Recherche

À Notre-Dame de la Garde, le Pape invite à la compassion et au pardon

Première étape de son 44e voyage apostolique, le Pape François s’est rendu à la basilique Notre-Dame de la Garde pour rencontrer le clergé local, vendredi 22 septembre. Devant près de 200 prêtres, diacres, séminaristes et personnes consacrées, dans cette basilique séculaire, haut lieu de piété populaire, le Pape leur a rappelé leur mission de proximité, tendresse et compassion à tous les blessés de la vie. "Soyez des ports sûrs".

Delphine Allaire – Envoyée spéciale à Marseille, France

Dès son arrivée dans la cité phocéenne, le Pape François a inscrit ses pas dans ceux «des plus grands»: sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, saint Charles de Foucauld, saint Jean-Paul II, venus aussi en leur temps en pèlerinage à Notre-Dame de la Garde. Après avoir déposé un cierge au pied de la Vierge Marie et prié en silence plusieurs minutes, le Saint-Père a ainsi déposé sous le manteau de la Vierge «les fruits des Rencontres méditerranéennes, avec les attentes et les espérances de vos cœurs», revenant sur la singulière histoire de la basilique.

«Elle n’a pas été fondée en souvenir d’un miracle ou d’une apparition particulière, mais simplement parce que, depuis le XIIIe siècle, le saint peuple de Dieu cherche et trouve ici, sur la colline de La Garde, la présence du Seigneur dans le regard de sa Sainte Mère», a rappelé le Pape François, soulignant combien aujourd’hui la Bonne Mère est pour chacun «la protagoniste d’un tendre “croisement de regards”».

 

Ne jamais regarder pour juger, mais relever

En ce carrefour des peuples qu’est Marseille, le Pape a proposé une réflexion sur ce croisement de regards, exprimant «la dimension mariale du ministère sacerdotal». Selon lui, dans le premier cas, les prêtres sont des instruments de miséricorde, dans le second, des instruments d’intercession. Le premier regard concerne celui de Jésus qui caresse l’homme, a-t-il noté. Un regard «plein de tendresse» qui va de haut en bas, «non pas pour juger mais pour relever celui qui est à terre». «Ne laissons pas un jour passer sans nous rappeler le moment où nous-mêmes l’avons reçu, et faisons-le nôtre, pour être des hommes et des femmes de compassion», a enjoint l’évêque de Rome, exhortant les prêtres marseillais «à ouvrir les portes des églises et des presbytères, mais surtout celles du cœur, pour montrer par notre douceur, notre gentillesse et notre accueil le visage de notre Seigneur». Mais aussi, aux prêtres, «à toujours pardonner». «Soyez généreux comme Dieu est généreux avec nous. Pardonnez!»

Dans la basilique Notre-Dame de la Garde à Marseille, le vendredi 22 septembre.
Dans la basilique Notre-Dame de la Garde à Marseille, le vendredi 22 septembre.

Compassion et tendresse

«Que celui qui vous approche ne trouve ni distance ni jugement; qu’il trouve le témoignage d’une humble joie, plus fructueuse que toute capacité affichée. Que les blessés de la vie trouvent un port sûr dans votre regard, un encouragement dans votre étreinte, une caresse dans vos mains capables d’essuyer des larmes», a-t-il souhaité, invitant le clergé local à ne jamais laisser «faiblir la chaleur du regard paternel et maternel de Dieu». Le Souverain pontife estime qu’il est beau «de le faire en dispensant généreusement son pardon, toujours, toujours, afin de délivrer, par la grâce, les personnes des chaînes du péché et les libérer des blocages, des remords, des rancunes et des peurs dont elles ne peuvent triompher toutes seules», afin de transmettre, au nom de Dieu, des espérances inattendues: «sa proximité qui console, sa compassion qui guérit, sa tendresse qui émeut». «Soyez proches de chacun, surtout des plus fragiles et des moins chanceux, et ne laissez jamais ceux qui souffrent manquer de votre proximité attentive et discrète», les a-t-il encouragés.

Les trois images de la Vierge

Le Pape a évoqué «un second regard»: celui des hommes et des femmes qui se tournent vers Jésus. Ainsi le Pape a exhorté les prêtres à la méditation quotidienne de la Parole, le Rosaire et toute autre prière –«je vous recommande surtout l’adoration». Enfin, le Pape a attiré l’attention sur trois images de Marie vénérées dans la basilique. La première est «la grande statue qui la surplombe» et qui la représente lorsqu’elle tient l’Enfant Jésus bénissant. «Voilà: comme Marie, nous portons partout la bénédiction et la paix de Jésus, dans toutes les familles et dans tous les cœurs. C’est le regard de la miséricorde». La deuxième image se trouve dans la crypte: c’est la Vierge au bouquet, le don d’un laïc généreux. «Cela nous fait penser à la façon dont Marie, modèle de l’Église, en nous présentant son Fils, nous présente également à Lui, comme un bouquet de fleurs dans lequel chaque personne est unique, belle et précieuse aux yeux du Père. C’est le regard de l’intercession», a expliqué François. Enfin, la troisième image est celle que nous voyons ici au centre, sur l’autel, qui frappe par la splendeur dont elle rayonne.

Le cadeau des Marseillais au Pape

“Avec vous, Très Saint-Père, avec tous les pèlerins qui depuis plus de 800 ans sont montés sur cette colline pour demander et pour remercier, comme en attestent les nombreux ex-votos et les maquettes de bateaux répartis dans tout le sanctuaire, nous confions à la Vierge Marie tous les habitants des rivages de la Méditerranée et tous ceux, marins ou migrants, qui affrontent les périls de la mer», a déclaré le cardinal Jean-Marc Aveline saluant le Souverain pontife, avant son discours. L’archeveque hôte a également partagé au Pape le cadeau que lui offre tous les Marseillais. « Le recteur de ce sanctuaire a eu l’idée de proposer aux Marseillais de prier pour vous, et que soit déposée dans un cœur, semblable à ceux qui ornent les murs de cette basilique, une trace écrite de quelques-unes de leurs prières. C’est ce cœur que le Recteur va maintenant vous offrir. C’est un cadeau des Marseillais pour vous, comme un symbole de leur affection et de leur reconnaissance. Le diocèse de Marseille, vous le savez, fut le premier au monde à être consacré au Sacré-Cœur, lors de l’épidémie de peste, le 1er novembre 1720. Aujourd’hui, le cœur que nous vous offrons est petit mais, comme le disait sainte Thérèse de Lisieux, votre sainte préférée, «Rien n’est petit pour un grand amour

Prière mariale et temps de recueillement interreligieux

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

22 septembre 2023, 18:00