En Mongolie, le Pape François a semé des graines pour l'avenir
Olivier Bonnel - envoyé spécial à Oulan-Bator
C'est sans doute l'un des voyages apostoliques les plus singuliers de son pontificat que le Pape François vient d'achever. Qui aurait pu imaginer il y a quelques mois encore que le Souverain pontife se déplace à Oulan-Bator? Pas même les Mongols eux-mêmes. Aussi, la joie des fidèles, et par-delà de la communauté catholique, a été perceptible durant ces quatre jours.
Le Pape est venu en «observateur» de cette périphérie qu’est la Mongolie, une terre qu’il ne connaissait pas, celle des héritiers de Gengis Kahn ; lui qui s'est présenté «à l'entrée de la yourte, sur la pointe des pieds» lors de son discours aux autorités civiles. Un voyage apostolique pour conforter ce petit troupeau qui ne fait que croître depuis le début des années 90, malgré les difficultés. En foulant la terre mongole, François avait un message pour les catholiques: «n’ayez pas peur d’être fidèles à votre vocation», c'est à dire annoncer la Bonne nouvelle tout en restant proche de ce peuple nomade.
Un message envoyé aussi pour les autorités mongoles: «n’ayez pas peur de l’Église», elle qui participe activement à la vie sociale et qui oeuvre sans prosélytisme, elle qui n'a pas non plus «d’agenda politique». Fort des bonnes relations entre la Mongolie et le Saint-Siège, l’un des fruits à court terme de ce voyage pourrait être prochainement l’assouplissement des procédures pour les visas des missionnaires.
La possibilité "d'espérer ensemble"
Les fruits à long terme, par définition, seront plus longs à se faire voir, mais incontestablement le Pape François a semé en terre mongole. «Il a offert les graines de l’harmonie, sa présence pour nous tous, pour ceux de différentes traditions a montré l’importance de la valeur de collaborer pour construire une société afin que les valeurs spirituelles soient prises en considération» a témoigné le cardinal Giorgio Marengo, le Préfet apostolique d'Oulan-Bator, quelques heures après le départ de François du pays.
François a usé de la métaphore, celle de la yourte bien-sûr, symbole du pays, où se retrouve jeunes et vieux, où chacun est accueilli et surtout par où l'on regarde le Ciel. Car «espérer ensemble», (la devise de ce voyage) c’est bien ce que François a voulu rappeler en Mongolie, notamment lors de la rencontre interreligieuse de samedi, quelle que soit sa tradition spirituelle, bouddhiste ou chamane.
Par ce voyage, le Pape aura fait aussi «l'éloge de la petitesse», cette communauté catholique qui est un modèle en miniature de ce que doit être l'Église: proche du peuple, à l'écoute des autres, dans le dialogue. Dans cet immense pays, le premier voyage d'un Pape aura posé les fondations d’un nouveau pont entre différentes cultures et fait connaître l’Église au peuple mongol, un peuple si fier de ses racines.
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