Les Missionnaires du Sacré-Cœur appelés à de nouvelles formes de ministères

Jean Charles Putzolu – Cité du vatican

Les Missionnaires du Sacré-Cœur de Jésus ont été pensés, dès leur fondation en 1854 par le père Jules Chevalier, pour «faire connaître l'amour de Dieu dans le monde pour obtenir des hommes une réponse d'amour». Pour développer cet aspect de la mission, François se réfère à la péricope évangélique d'Emmaüs et à trois attitudes fondamentales: connaître le cœur de Jésus à travers l'Évangile; approfondir la compréhension de son message dans le partage fraternel; et l’annonce de la Parole dans la joie de la mission.

Connaître le cœur de Jésus

Méditer sur la vie de Jésus, souligne le Pape, c’est connaître son cœur à travers l’Évangile. Ainsi, Jésus reste notre compagnon de route. Pour le fondateur de la congrégation, se laisser transpercer par l’Écriture ouvrait déjà l’esprit à «contempler la charité avec laquelle le Sauveur s'est laissé toucher par toutes les pauvretés, heureux de déverser la tendresse et la compassion de son cœur sur les petits et les pauvres, les souffrants, les pécheurs et toutes les misères de l'humanité».

La contemplation ne doit cependant pas rester un exercice cloisonné au silence, au contraire «ne soyez pas silencieux, n'ayez pas peur!» lance le Saint-Père, demandant aux missionnaires de se laisser enrichir par le partage.

Le partage fraternel

Partager, c’est «faire don les uns aux autres de l'émerveillement qui naît dans le cœur lors de la rencontre avec le Seigneur». Revenant sur l’épisode d’Emmaüs, François explique qu’avant leur rencontre avec le Christ, «les deux compagnons ont parlé d'échecs et de déceptions, après ils se réjouissent d'avoir vu le Ressuscité». Il en fut ainsi aussi dans la vie du père Chevalier, précise le Souverain pontife: «au séminaire, il transmet sa ferveur et ses rêves à des compagnons sensibles, qu'il appelle par un jeu de mots les chevaliers du Sacré-Cœur».

«Je vous invite, vous aussi, à toujours mettre à la base de tout et avant tout le partage fraternel de votre rencontre avec le Christ, dans la Parole, dans les Sacrements et dans la vie. Vous pourrez ainsi aborder de manière constructive les problèmes les plus urgents», souligne le Pape.

L'annonce joyeuse dans la mission

Comme les disciples d'Emmaüs qui retournent à Jérusalem raconter leur rencontre avec le Ressuscité en changeant totalement leurs plans initiaux, l’évêque de Rome invite les missionnaires du père Chevalier à s’ouvrir à de «nouveaux types de ministères». Et les défis ne manquent pas: «les pauvres, les migrants, les nombreuses misères et injustices qui se renouvellent dans le monde nous interpellent avec urgence. Face à eux, n'ayez pas peur de vous laisser prendre par la compassion du cœur du Christ».

Avec courage, leur dit encore le Pape, manifestez la miséricorde de Dieu à travers la bonté et avec tendresse, quitte, s’il le faut à façonner, modifier et même bouleverser, les plans et les projets. Dieu est «proche, compatissant, tendre. Soyez ainsi avec les autres», conclut le successeur de Pierre, invitant à développer cette tendresse dans le dialogue avec Jésus, dans la prière, sans laquelle «les choses ne fonctionnent pas», et «fuyez la tristesse, qui est le ver qui ruine la vie personnelle et la vie consacrée».