Le Pape permet la tenue d’un procès visant le père Rupnik, accusé d’abus

Vatican News

«En septembre, la Commission pontificale pour la protection des mineurs a signalé au Pape de graves problèmes dans le traitement de l'affaire du père Marko Rupnik et le manque de proximité avec les victimes», rapporte la Salle de presse du Saint-Siège dans un communiqué publié ce vendredi 27 octobre.

Averti, le Souverain pontife a «en conséquence» demandé au dicastère pour la Doctrine de la foi «d'examiner l'affaire» et, poursuit le texte, «a décidé de renoncer au délai de prescription pour permettre la tenue d'un procès».

Le Pape croit fermement que s'il y a une chose que l'Église doit apprendre du Synode, conclut le document, «c'est d'écouter avec attention et compassion ceux qui souffrent, en particulier ceux qui se sentent marginalisés par l'Église».

Assurer la sécurité de tous

À la suite de cette annonce, et alors que « le synode touche à sa fin», la Commission pontificale pour la protection des mineurs souligne à nouveau «le rôle important qu'une culture de protection devrait jouer dans toute théologie du ministère, de la direction ou du culte». Le cœur du mandat de l'Église, poursuit la commission dans un communiqué, est d'assurer la sécurité de tous, de protéger les personnes vulnérables de tout ce qui les menace et de les conduire à la plénitude de la vie connue grâce aux promesses faites par Dieu lui-même.

Renvoi de la Compagnie de Jésus

Le 25 juillet dernier, le célèbre mosaïste avait été renvoyé de la Compagnie de Jésus. À l’époque, le délégué pour les Maisons et Œuvres interprovinciales des Jésuites, qui était également le supérieur majeur du père Rupnik, regrettait «l'incapacité» de son ancien confrère «à affronter la voix des personnes qui se sont senties blessées, offensées et humiliées par son comportement et sa conduite à leur égard», mais ajoutait ne pas exclure «le bien qu'il a fait, et le fruit spirituel dont il a été le vecteur pour tant et tant d'autres dans l'Église». En ce qui concernait la possibilité d’ouvrir «un procès canonique», le père Verschueren soulignait «qu'il ne s'agit pas en soi d'une compétence de la Compagnie de Jésus, mais du Saint-Siège». 

En novembre 2022, des blogs italiens rapportaient que le prêtre slovène était accusé d'avoir abusé spirituellement et sexuellement de 20 femmes, dont sept religieuses entre 1980 et 2000.