Angélus: «Jésus répond aux pauvretés par l'amour»
Olivier Bonnel-Cité du Vatican
Légèrement grippé, le Pape François ne s'est pas présenté ce dimanche 26 novembre à la fenêtre du palais apostolique, mais a récité la prière de l'Angélus depuis la chapelle de la résidence Sainte-Marthe. C'est Mgr Paolo Lucia Braida, chef de bureau à la Secrétairerie d'État qui a lu la réflexion préparée par le Saint-Père. Une catéchèse qui est revenue sur l'évangile de Saint Matthieu (Mt 25, 31-46) de ce dernier dimanche de l'année litugique avant l'ouverture de l'Avent, dimanche de la Solennité du Christ, Roi de l'univers.
«La scène qu'il nous présente est celle d'une salle royale, dans laquelle Jésus, "le Fils de l'homme" (v. 31), est assis sur un trône. Tous les peuples sont rassemblés à ses pieds et parmi eux se trouvent "les bénis" (v. 34), les amis du Roi. Mais qui sont-ils ? Qu'est-ce que ces amis ont de si spécial aux yeux de leur Seigneur ?» a demandé François. Selon les critères du monde, les amis du roi devraient être ceux qui lui ont donné la richesse et le pouvoir, qui l'ont aidé à conquérir des territoires, ou à gagner des batailles, mais «selon les critères de Jésus, les amis sont différents: ce sont ceux qui l'ont servi parmi les personnes les plus faibles».
Dieu s'identifie aux affamés
Le Fils de l'homme, a poursuivi le Pape, «est un Roi complètement différent, qui appelle les pauvres "frères", qui s'identifie avec les affamés, les assoiffés, les étrangers, les malades, les prisonniers, et qui dit : "Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait" (v. 40)». Et François de rappeler que ces réalités sont malheureusement toujours d'actualité: celle du problème de la faim, de trouver un toit ou de faire face à la maladie ou la prison.
«Des personnes affamées, sans domicile fixe, souvent habillées comme elles le peuvent, envahissent nos rues : nous les rencontrons tous les jours, a encore souligné le Pape, et même en ce qui concerne l'infirmité et la prison, nous savons tous ce que signifie être malade, commettre des erreurs et en payer les conséquences».
La réponse de l'amour
Face à ces pauvretés, l'évangile de Matthieu nous donne ainsi les clés sur la réponse de Dieu. «Il nous dit que l'on est "béni" si l'on répond à ces pauvretés par l'amour, par le service : non pas en se détournant, mais en donnant à manger et à boire, des vêtements, un hébergement, une visite, en un mot en se faisant proche de ceux qui sont dans le besoin» a précisé l’évêque de Rome. «Les sœurs et les frères préférés de Jésus, notre Roi qui se définit Fils de l'Homme, sont les femmes et les hommes les plus fragiles».
Compassion, miséricorde et tendresse sont ainsi le style avec lequel les amis de Jésus sont appelés à se distinguer. Ces trois notions «ennoblissent le cœur et descendent comme de l'huile sur les plaies de ceux qui sont blessés par la vie» a précisé le Souverain pontife. Concluant sa réflexion, le Pape a ainsi posé plusieurs questions aux fidèles : «Croyons-nous que la vraie royauté consiste en la miséricorde ? Croyons-nous au pouvoir de l'amour ? Croyons-nous que la charité est la manifestation la plus royale de l'homme et une exigence indispensable pour le chrétien ? Et enfin, une question particulière : suis-je un ami du Roi, c'est-à-dire, est-ce que je me sens personnellement impliqué dans les nécessités des personnes souffrantes que je rencontre sur mon chemin ?»
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