Festival de la doctrine sociale, le Pape invite à communiquer avec amour

Michele Raviart - Vérone  

La communication atteint sa plénitude dans le don total de soi à l'autre et c'est dans cette relation de réciprocité «que se développe le tissu de la liberté». C'est ce qu'a écrit le Pape François dans son message adressé aux organisateurs et aux participants à la 13e édition du festival de la doctrine sociale qui a débuté le 24 novembre à Vérone. Sont prévus trois jours de rencontres entre professionnels, entrepreneurs, professeurs et laïcs engagés «à traduire concrètement les enseignements de l'Évangile dans la société», comme demandé également dans le résumé de la première session de la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode.

"@", symbole de proximité et d'intimité

Le thème de cette année, "#soci@amente libera", met l'accent sur la communication dans la culture numérique, «qui influence les relations entre les personnes et, par conséquent, la société». C'est notamment l'un des caractères spéciaux utilisés dans le thème de cette édition, à savoir le "@" utilisé dans les courriels, qui attire l'attention du Pape. Le caractère @, en effet, qui indiquait dans l'antiquité une unité de mesure de poids et de capacité (c'était l'arroba espagnole et l'amphore toscane) et qui a ensuite pris une valeur comptable, est aujourd'hui utilisé dans les courriers électroniques pour indiquer "à". «De l'histoire vient donc aujourd'hui une indication pour vivre la liberté sur les réseaux sociaux», écrit le Pape, «ceci est indiqué par ce "à" qui indique la proximité, le contact, l'expression intime de la liberté, à «garder» dans son propre cœur».

Ne pas promouvoir la culture du «déchet» par le biais de messages haineux

Le réseau «que nous voulons, en effet, n'est pas fait pour piéger, mais pour libérer, pour sauvegarder une communion de personnes libres». L'Église elle-même est un réseau tissé à partir de la communion eucharistique, «où l'union n'est pas fondée sur les "like", les "j’aime", mais sur la vérité, sur l'"amen", avec lequel chacun adhère au Corps du Christ, en accueillant les autres». «Par rapport à la rapidité de l'information, qui provoque une voracité relationnelle, le "amen" est en fait une sorte de provocation à dépasser l'aplatissement culturel pour donner de la plénitude au langage, dans le respect de chaque personne», poursuit le Pontife. François souhaite que «personne ne soit promoteur d'une communication inutile à travers la diffusion de messages de haine et de distorsion de la réalité en ligne».

Jésus s'intéresse à la personne dans son intégrité

Un exemple de communication véritable inspirée par l'amour, écrit le Souverain pontife, est le passage de l'Évangile de Marc qui raconte l'épisode de la multiplication des pains et des poissons. Environ cinq mille personnes ont rejoint Jésus sur les rives du lac de Tibériade, parcourant des kilomètres pour l'écouter. Il «se mit à leur enseigner beaucoup de choses» et son autorité, écrit le Pape, «vient de son implication personnelle et du fait qu'il est le visage et la parole du Père dans les méandres de l'existence humaine: il a de la compassion pour les gens, il a les mêmes sentiments que les personnes en face de lui, il ne les méprise pas, il fait siens leurs problèmes, il s'occupe d'eux». Puis il les nourrit, car «l'enseignement est suivi du don du pain et du compagnon. Jésus s'intéresse à la personne entière, c'est-à-dire à la personne dans sa globalité».

Éduquer dans la culture du don

Pour ce faire, Jésus n'est pas seul, il demande la collaboration des disciples qui, à leur tour, sont invités à une participation personnelle. «C'est à cette liberté que le disciple est appelé. Celle de celui qui s'engage avec intelligence et amour pour faire grandir l'autre». Le souhait du Pape est donc d'être «des témoins de la liberté dans un monde de liberté», et le souhait des participants, à commencer par le président de la Fondation Segni Nuovi Alberto Stizzoli - qui, avec un grand groupe de laïcs et le Comité scientifique, soutient concrètement le festival - est de traduire le hashtag "soci@lmente" «en initiatives pour le bien commun» et de s'impliquer «dans l'éducation à la culture du don».