Le Pape aux bolivariens: «l’identité appelle à la fraternité»

Vatican News

«Les Latino-Américains sont une triste synthèse qui intègre et réconcilie des éléments entre les cultures préhispaniques et différentes traditions européennes. Ce résumé a été réalisé avec violence et dans beaucoup de cas avec fraternité. Notre histoire est une démonstration des blessures, fruits du péché dans un climat de violence mais aussi des effets positifs de la rédemption.» C’est ce que le Pape affirme dans ce message où il met l’accent sur la recherche de la fraternité comme une issue qui, à travers de belles expériences et d’une religiosité profonde peut conduire à une intégration ainsi qu'à une réconciliation entre les cultures préhispaniques et diverses traditions européennes.

L’identité latino-américaine requiert un processus humanisant

Le métissage latino-américain est dans certaines régions, ethnique, et dans de nombreuses autres, culturel. Cette synthèse est bien plus que la «somme des parties», poursuit le Pape. Aujourd’hui encore, de puissants courants culturels du monde entier influencent l'Amérique latine. Il est toujours possible de déceler une originalité qui nous unit et nous distingue des autres communautés. L’Evêque de Rome insiste sur l’aspect dynamique de l’identité latino-américaine. Comme toute réalité culturelle, dit le Saint-Père, cette identité requiert la créativité générationnelle. Pour François, il est essentiel de susciter des processus qui humanisent la coexistence et la cohésion sociale en construisant la fraternité. En cela, la contribution de l’Église est irremplaçable. Pour ceux suivent Jésus, notre mission n'est pas un simple activisme. Elle est la joyeuse proclamation d'une bonne nouvelle. La plus grande amitié consiste à «donner sa vie pour ses amis et à aimer ses adversaires», a fait remarquer le Saint-Père.

La libération ne se construit pas avec l'extrémisme mais en se considérant comme frères

Aimer implique des sacrifices, et parfois, des actes silencieux de pardon, et des gestes de dévouement et témoignage. Le Pape estime que pour se libérer, la société latino-américaine a plus besoin de construire des ponts de fraternité du style «samaritain» que de faire la politique. «La libération qu'attend le cœur et que Jésus annonce ne se construit pas avec l'extrémisme, avec le messianisme, avec des disqualifications sommaires ou des injures mais avec beaucoup moins d’agressivité et de colère.», martèle François pour qui, les nouvelles orientations ne peuvent venir que des cœurs prêts à faire l'impossible, à dialoguer dans le respect; à apprendre de l'autre, même de l'adversaire; à ​​faire de la vie politique un exercice d'omission sociale dans lequel nous pouvons tous nous reconnaître comme frères. Le Saint-Père les encourage à un partage de la vie politique du peuple latino-américain. Il invoque la Vierge Marie, Mère de Guadalupe, qui a jadis accordé le miracle de la réconciliation sociale entre communautés en conflit, d'intercéder et d'inspirer leur travail présent et futur.