Le Pape exhorte les évêques du Congo à l’unité et à la communion avec l'Église universelle
Jacque Ngol, SJ – Cité du Vatican
Le Pape François a reçu ce vendredi au palais apostolique, les évêques de la Conférence épiscopale du Congo à l’issue de leur visite Ad Limina apostolorum.
Quel est le but et l’importance de cette visite?
Cette visite est presque une visite ordinaire pour l'Église en ce sens que le Saint-Siège a voulu que chaque 5 ans, les évêques du monde entier, mais partant de leur diocèse, à travers les Conférences épiscopales, puissent visiter le siège de Pierre. Mais malheureusement, ce qui s'est passé, c'est qu'avec le Covid, la Conférence des évêques du Congo-Brazzaville, qui a été ici en 2015, a dû traîner les pas. Tout a été bouleversé et nous venons huit ans après. Mais nous ne sommes pas les seuls.
L’objectif, c'est le renforcement de la communion avec le siège de Pierre représenté par le Pape et présentement, c'est le Pape François. Alors, nous venons pour lui exprimer justement cette communion entre lui et nous, mais à travers lui, c'est l'unité de l'Église, donc la communion avec l'Église universelle.
En parlant du Pape, vous avez été reçu ce matin par lui. Que peut-on savoir de votre entretien?
Commençons par dire que la rencontre avec le Pape a été une rencontre très fraternelle, très cordiale. Et je ne vais pas vous le cacher, nous avons fait plus d'une heure trente minutes où il a été à notre disposition, il a été à notre écoute et tout en nous donnant quelques conseils, il y a eu des échanges. C'était très fraternel!
Nous avons fait le tour de plusieurs questions, partant du fonctionnement de nos diocèses jusqu'aux questions d'actualité. Nous avons touché la question de la justice, de la paix dans le monde, des conflits actuels parce que ces conflits sont d'actualité, préoccupent le Pape et doivent préoccuper les évêques pour que nous puissions comprendre que ce ne sont pas ces conflits qui vont donner la vie aux hommes, mais c'est plutôt la négociation objective sur une table ou autour de ces thèmes qui préoccupent l'homme.
Et avec le Pape, il a été aussi question des jeunes qui doivent être au cœur de notre éducation, une éducation non seulement spirituelle, mais également scientifique, culturelle. Les évêques doivent s'impliquer, dit le Pape. Il nous a aussi rappelé quelques priorités. Eh bien, l'évêque doit avoir entre autres quatre priorités. D'abord, la communion avec son Dieu. Il est évêque, mais il doit repartir à la source, et ce retour à la source doit être continuel dans ce sens que l'évêque doit être un homme de prière, aller toujours se plonger dans le cœur de Dieu pour pouvoir retrouver de la force.
Deuxièmement, il a insisté sur l'unité, l'unité au sein de l'épiscopat. Il arrive parfois des divergences, il arrive parfois des divisions et le Saint-Père nous rappelle que nous devons être "UN", quels que soient nos points de vue. Et troisièmement, il y a la communauté et l'attention au clergé. Nous devons faire attention au clergé pour pouvoir l'aider à être solide sur le terrain de la pastorale, être équilibré. Et enfin, il a insisté sur la collaboration, une collaboration juste avec les laïcs, pour éviter un certain infantilisme, un certain cléricalisme, mais une collaboration juste parce que l'Église, ce sont les évêques avec les membres qui sont non seulement le clergé, non seulement les consacrés, mais également les fidèles. C'est cet ensemble qui fait l'Église, Corps du Christ.
Quelle serait votre nouvelle orientation apostolique après avoir abordé tant de sujets avec le Pape et retournant comme un missionnaire envoyé?
Je ne parlerais peut-être pas d'orientation apostolique. L'orientation que nous avons, c'est l'orientation de toujours. Il y a un magistère, il y a les Saintes Ecritures, il y a la théologie qui interprète ces Saintes Ecritures, la doctrine sociale de l'Église. Cette rencontre vient simplement booster ce qui existe déjà. Et s'il y a eu négligence quelque part, il faut maintenant qu'il y ait un sursaut pour essayer de dépoussiérer ce que les uns ou les autres ont enterré quelque part. L'Église est riche en cette matière.
En dehors de votre rencontre avec le Pape vous aviez parcouru les différents dicastères de la Curie romaine. Qu'est-ce qu'on peut savoir de ces différentes rencontres?
Vous pouvez être sûr que nous avons parcouru, ou encore, nous avons été reçus par plus de 14 dicastères. Il y a aussi eu les tribunaux de la rote romaine et de la signature apostolique. Nous avons été reçus aussi à l'Académie pontificale des sciences sociales. Et en dehors de ces académies, de ces tribunaux et dicastères, nous avons été reçus aussi à la commission pontificale pour la tutelle des mineurs et c'est très important les questions des mineurs aujourd'hui. Et enfin, avant le Pape justement, nous avons été reçus à la Secrétairerie d'État.
Il a été question, premièrement de notre fonctionnement: comment nous fonctionnons sur le terrain, comment nous faisons, pas par rapport aux dicastères, mais par rapport aux différents thèmes qui nous sont donnés. Par exemple, pour les tribunaux, il nous a été rappelé que dans chaque diocèse, il devrait avoir un tribunal ecclésiastique, mais qui ne concerne pas que les clercs, les consacrés, pas seulement le personnel ecclésiastique, mais le personnel ecclésial. Donc tous ceux qui travaillent dans l'Église. Il ne s'agit pas de poursuivre des gens, mais lorsqu'il y a des problèmes, que nous soyons capables de les résoudre à travers ces procédures qui peuvent être judiciaires ou encore administratives. Et s'il ne peut pas avoir des tribunaux ecclésiastiques dans chaque diocèse, le souhait serait d'avoir des tribunaux interdiocésains. Et là encore, s'ils n'ont pas assez de personnel, on pourrait aussi en arriver à un tribunal national.
Il a été aussi question de l'éducation catholique. Il y a, au Congo, l'Université catholique qui, avec l'aide du gouvernement, est en train de prendre racine, et avec le soutien, l'aide du Saint-Siège, cette collaboration à travers l'accord cadre qui est déjà en place. Il est question d'enraciner tout cela dans l'optique d'une éducation qui est catholique, qui relève l'homme. Il ne s'agit pas seulement de donner la science pour la science, mais il s'agit d'éduquer l'homme dans son intégralité. Autrement dit, l'homme et tout l'homme. Nous avons été aussi à la cause des saints. Nous avons parcouru plusieurs dicastères. Et nous avons rendu compte de notre fonctionnement. Nous avons eu des observations, nous avons été conseillés et c'est justement ce tout qui va permettre de faire une visibilité à travers notre marche à venir.
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