Audience générale: «La joie de l'Évangile est pour tous»
Olivier Bonnel - Cité du Vatican
Le Pape François a poursuivi sa catéchèse sur le zèle apostolique en s'arrêtant une nouvelle fois sur la «joie», à l'occasion des 10 ans de son exhortation apostolique Evangelii Gaudium. Si l'annonce chrétienne est joie, elle l'est aussi «pour tous», a expliqué le Saint-Père. «Quand nous rencontrons vraiment le Seigneur Jésus, l'émerveillement de cette rencontre envahit notre vie et demande à être porté au-delà de nous. C'est ce qu'Il veut, que son Évangile soit pour tous», a t-il expliqué. «En effet, il y a en lui une "force humanisante", une plénitude de vie qui est destinée à tout homme et à toute femme, car pour tous Christ est né, est mort, est ressuscité».
François a cité Evangelii Gaudium pour rappeler que «les chrétiens ont le devoir de l’annoncer sans exclure personne, non pas comme quelqu’un qui impose un nouveau devoir, mais bien comme quelqu’un qui partage une joie, qui indique un bel horizon, qui offre un banquet désirable» (n.14). Les chrétiens, a poursuivi l’évêque de Rome doivent être ouverts et expansifs, «extravertis», un caractère qui leur vient de Jésus, qui a fait de sa présence dans le monde un déplacement continuel, visant à aller à la rencontre de tous.
La responsabilité d'avoir été «choisi»
Le Pape a rappelé l'Évangile de Matthieu et cette rencontre entre Jésus et la Cananéenne qui le supplie de guérir sa fille malade. Jésus refuse dans un premier temps, estimant qu'il n'a été envoyé qu’«aux brebis perdues de la maison d'Israël» et qu' «il n'est pas bon de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens», mais avec insistance, la Cananéenne impressionne Jésus qui change son regard sur elle et salue la foi de la femme.
«Cette rencontre a quelque chose d'unique. Non seulement quelqu'un fait changer Jésus d'avis, et c'est une femme, une étrangère et une païenne, mais le Seigneur lui-même y trouve la confirmation que sa prédication ne doit pas se limiter au peuple auquel il appartient, mais s'ouvrir à tous» a souligné François. L'Écriture enseigne que lorsque Dieu appelle et conclut une alliance avec elle, le critère est toujours le suivant: "il élit quelqu'un pour en atteindre beaucoup d'autres». Aussi, tous les amis du Seigneur ont cette responsabilité d'avoir été «choisis» par Lui.
La tentation plus grande est de considérer l'appel qu'ils ont reçu «comme un privilège, a mis en garde le Pape, de se sentir détenteurs d'une exclusivité qui les sépare des autres et de dire "Dieu est avec nous, Dieu est à nous" comme si nous pouvions disposer de Lui pour nos propres intérêts».
Une annonce au service de tous
«Dieu ne nous appelle pas pour nous mettre sur un piédestal, mais pour faire de nous des instruments libres et courageux de son amour grand et inclusif», a encore insisté le Souverain pontife, expliquant encore que «l'Église n'est pas un lieu réservé aux parfaits et aux privilégiés, mais une communauté de disciples qui témoigne de Celui que par grâce elle a connu».
Dans cette annonce de l'Évangile, le Pape a souhaité aussi mettre en garde contre la tentation d'identifier le christianisme «avec une culture, avec une ethnie, avec un système» qui ferait perdre sa nature catholique, c'est à dire universelle, au témoignage. Un christianisme introverti «finit par se plier aux schémas du monde et se prête à devenir un élément de division, d'inimitié, contredisant l'Évangile qu'il annonce».
L'annonce, le service est pour donc tous, sinon il manque quelque chose. «Lorsque nous voyons des gens qui vivent à côté de nous et qui ne sont peut-être pas croyants, pensons à eux comme à des destinataires de la même annonce de beauté et de joie qui a changé notre vie. Ils sont les destinataires de notre même joie! Jésus ne veut pas que nous soyons exclusifs, a t-il conclu, mais accueillants et inclusifs, parce que l'Évangile n'est pas seulement pour moi, mais pour tous».
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