Recherche

François: la pauvreté est un scandale, faisons de notre vie une offrande d’amour

A l’occasion de la 7e Journée mondiale des pauvres, ce dimanche 19 novembre, le Pape François a célébré la messe en la Basilique Saint-Pierre, en présence de personnes défavorisées. Dans son homélie, le Saint-Père exhorte à ne pas enterrer «les biens du Seigneur» mais à faire «circuler la charité», à partager «notre pain» et à multiplier «l’amour».

5 000 fidèles étaient présents dans la Basilique Saint-Pierre pour la messe célébrée ce dimanche 19 novembre à l’occasion de la 7e Journée mondiale des pauvres. Parmi eux, 1 200 pauvres avec lesquels le Pape François déjeunera à 13 heures dans la salle Paul VI du Vatican.

Depuis l’autel de la confession, le Souverain pontife a commenté l’Évangile du jour, celui de saint Matthieu (25, 14-30), dans lequel Jésus raconte à ses disciples une parabole sur la fructification des biens, qui nous invite selon François «à multiplier ce que nous avons reçu, en faisant de notre vie une offrande d’amour pour les autres».

Le voyage de Jésus

Au début de la parabole, «Jésus parle d’une homme qui partait en voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses biens». Un voyage qui symbolise selon François celui de Jésus, «descendu du sein du Père pour rencontrer l’humanité» avant de retourner «vers le Père en ressuscitant». Avant de partir, Jésus confie ses biens à ses fidèles, en «se laissant Lui-même dans l’Eucharistie» mais aussi «sa Parole de vie», «sa sainte Mère» et «les dons de l’Esprit Saint pour que nous puissions continuer son œuvre dans le monde». Ces «talents», précise l’Évangile, sont distribués «à chacun selon ses capacités» (v.15) et représentent, explique François, «une mission personnelle» confiée par le Seigneur «dans la vie quotidienne, dans la société et dans l’Église». Le voyage de Jésus est donc marqué par le fait qu’Il a «tout reçu des mains du Père mais n’a pas gardé cette richesse pour lui», prenant ainsi la condition de serviteur.

Le voyage de notre vie

La parabole de l’Évangile du jour précise que «le maître de ces serviteurs revint et il leur demanda des comptes» (Mt 25, 19). «En effet, le premier voyage vers le Père sera suivi d’un autre, que Jésus effectuera à la fin des temps, lorsqu’il reviendra dans la gloire et voudra nous rencontrer à nouveau pour “exiger les comptes” de l’histoire et nous introduire dans la joie de la vie éternelle. Nous devons donc nous demander: comment le Seigneur nous trouvera-t-il à son retour? Comment me présenterai-je au rendez-vous avec Lui?», demande François.

Viendra alors le moment de s’interroger sur «le voyage de notre vie». La parabole indique que chacun d’entre nous a reçu les «talents», à comprendre les «biens du Seigneur, ce que le Christ nous a laissé en retournant vers le Père». Vient alors cette question que le Saint-Père appelle à se poser: «Que fais-je d’un don si grand sur le chemin de ma vie?».

Se donner pour les autres, à l’image du Seigneur

La parabole des trois serviteurs nous offre deux possibilités: soit comme les deux premiers serviteurs, celle de «multiplier le don reçu» en faisant «de notre vie une offrande d’amour pour le autres», soit comme le troisième, celle de «cacher sous terre le trésor que nous avons reçu» en ne «pensant qu’à nous-mêmes».

Ce texte est une «mise en garde» selon François «pour vérifier dans quel esprit nous affrontons le voyage de la vie». Le Saint-Père invite «à devenir don pour les autres», tout comme le Seigneur a fait don de son amour. Pour cela il faut avoir le courage d’aller chercher la pauvreté de l’autre, car «la pauvreté est pudique, elle se cache».

Des pauvretés multiples

Le Successeur de Pierre conclut en exhortant à penser à «ceux qui sont opprimés, épuisés, marginalisés, aux victimes des guerres et à ceux qui quittent leur terre au péril de leur vie; à ceux qui sont sans pain, sans travail et sans espérance». Pour répondre à cette multitude de pauvreté, l’Évangile invite à ne pas enterrer les biens du Seigneur, mais à faire circuler la charité, à partager notre pain et multiplier notre amour. «La pauvreté est un  scandale», rappelle François. «Quand le Seigneur reviendra, il nous en demandera compte et –comme l’écrit saint Ambroise – il nous dira: «Pourquoi as-tu laissé tant de miséreux mourir de faim?»

La Journée mondiale des pauvres a été instaurée par le Pape par la lettre apostolique Misericordia et Misera, publiée le 20 novembre 2016 pour célébrer la fin du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde. Depuis lors, organisée par le dicastère pour l'Évangélisation, elle est célébrée chaque année le 33e dimanche du temps ordinaire. Le thème de cette édition 2023 est «Ne détourne ton visage d’aucun pauvre» (Tb 4, 7).

Messe pour la Journée mondiale des pauvres

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

19 novembre 2023, 10:57