Angélus de l'Avent: se dépouiller du superflu, redécouvrir le silence
Delphine Allaire – Cité du Vatican
Jean-Baptiste ou la «voix de celui qui crie dans le désert». Devant 25 000 fidèles réunis sur une place Saint-Pierre désormais ornée de la crèche et du sapin, le Souverain pontife a expliqué comment le désert et la voix, images d’apparence contradictoires, se rejoignent chez celui qui fut le précurseur du Christ.
Le désert est le lieu où Jean prêche, près du Jourdain, à proximité de l'endroit où son peuple, bien des siècles auparavant, était entré dans la terre promise. Ce faisant, pour le Pape, cela signifie que «pour écouter Dieu, nous devons retourner à l'endroit où, pendant quarante ans, il a accompagné, protégé et éduqué son peuple, dans le désert».
Le désert, lieu du silence et de l'essentiel
Le désert se mue en lieu du silence et de l'essentiel, «où l'on ne peut pas se permettre de s'attarder sur des choses inutiles, mais où l'on doit se concentrer sur ce qui est indispensable pour vivre», a souligné le Pape, faisant écho à notre époque.
«Pour avancer sur le chemin de la vie, il est nécessaire de se dépouiller du "plus", car bien vivre ne signifie pas se remplir de choses inutiles, mais se libérer du superflu, afin de creuser au plus profond de soi, pour saisir ce qui est vraiment important devant Dieu», a-t-il relevé en ce deuxième dimanche de l’Avent. Pour François, «ce n'est que si, par le silence et la prière, nous faisons place à Jésus, qui est la Parole du Père, que nous pourrons nous libérer de la pollution des vaines paroles et du bavardage».
La voix de l'intériorité
«Le silence et la sobriété -dans les mots, dans l'utilisation des choses, des médias et des réseaux sociaux- ne sont pas seulement des "vœux pieux" ou des vertus, mais des éléments essentiels de la vie chrétienne», a rappelé le Successeur de Pierre depuis la fenêtre du Palais apostolique, arrivant à la deuxième image de la voix.
«Nous comprenons qu'elle est très liée au silence, parce qu'elle exprime ce qui mûrit à l'intérieur, à partir de l'écoute de ce que l'Esprit suggère», a-t-il remarqué, déduisant: «Si l'on ne sait pas se taire, il est difficile d'avoir quelque chose de bon à dire; en revanche, plus le silence est attentif, plus la parole est forte».
Le modèle de Jean-Baptiste
Pour François, la puissance prophétique de la voix de Jean-Baptiste est liée à l'authenticité de son expérience et à la clarté de son cœur. Et le Souverain pontife d’interpeller les fidèles sur la place du silence dans une journée: «S'agit-il d'un silence vide, voire oppressant, ou d'un espace pour écouter, prier, où protéger son cœur? Ma vie est-elle sobre ou pleine de choses superflues?» «Même si cela veut dire aller à contre-courant, valorisons le silence, la sobriété et l'écoute», a-t-il conclu.
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