Audience générale sur l’Esprit Saint, source de joie missionnaire
Jean Charles Putzolu – Cité du Vatican
«Je vais beaucoup mieux, mais je me fatigue si je parle trop», s’est limité à dire François au tout début de cette audience générale du mercredi 6 décembre. Poursuivant un traitement médical à cause d'une inflammation des voies respiratoires, le Pape a, comme la semaine dernière, confié à Mgr Filippo Ciampanelli, official de la Secrétairerie d’État, la lecture de sa catéchèse consacrée à l’action de l’Esprit Saint dans l’annonce de l’Évangile.
Dans un monde peu enclin à recevoir la parole du Christ, «à notre époque, qui n'est pas propice au sens religieux de la vie, et où l'annonce est devenue en divers endroits plus difficile», écrit François, il peut paraitre tentant de renoncer au service pastoral, de se réfugier ailleurs, «dans des zones de confort», dans des «appels séduisants d’une spiritualité intimiste ou même dans un sens mal compris de la centralité de la liturgie». Ce sont là, prévient le Pape, «des tentations qui se déguisent en fidélité à la tradition, mais souvent, plutôt que des réponses à l'Esprit, ce sont des réactions aux insatisfactions personnelles».
La créativité pastorale
Dans ce contexte, l’évêque de Rome rappelle la force de la créativité, pour annoncer Jésus dans la joie. Car l’évangile est avant tout une source de joie, que l’annonce doit rendre perceptible. C’est pourquoi la créativité pastorale doit être accompagnée d’une forme de simplicité, celle de la «première annonce»: «C'est la première annonce, qui doit être au centre de l’activité évangélisatrice et de tout objectif de renouveau ecclésial»; cette première annonce qui se résume en une phrase, toute simple: «Jésus Christ t’aime, il a donné sa vie pour te sauver, et maintenant il est vivant à tes côtés chaque jour pour t’éclairer, pour te fortifier, pour te libérer». Phrase que l’on retrouve dans l’exhortation apostolique Evangelii gaudium du Saint-Père, “la joie de l’Évangile”, précisément, la première exhortation de son pontificat, publiée le 24 novembre 2013.
L’Esprit Saint, source de créativité
L’Esprit Saint quant à lui, est celui qui insuffle cette créativité. Il est cette grâce, le don de Dieu, le protagoniste qui «précède toujours les missionnaires et fait germer les fruits». Il est aussi cette force que le Christ, avant sa montée vers le Père, a donné à ses disciples: «vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous; vous serez alors mes témoins […] jusqu’aux extrémités de la terre». En citant les actes des apôtres, François explique aussi que cette force reçue, seule, n’est pas suffisante et recourt à cette métaphore: «La vitalité de la semence qui pousse d'elle-même n'autorise pas l’incurie des agriculteurs pour le champ». Ce qui nous ramène à la nécessaire créativité pour s’engager vers «de nouvelles voies, d’autres formes d’expression, des signes plus éloquents, des paroles chargées de sens renouvelé pour le monde d’aujourd’hui».
Créativité et simplicité sont deux caractéristiques du style de Jésus Christ, source de l’action évangélisatrice et missionnaire. Et l’Esprit Saint est l’harmonie qui «suscite la communion, ouvre à la diversité et ramène à l’unité». Il est «la source du zèle apostolique» qui «vivifie et rajeunit l’Église», conclut le successeur de Pierre.
Prier pour ceux qui souffrent de la guerre
Dans les salutations finales en différentes langues, lues par Mgr Ciampanelli, le Pape a accordé une attention aux artistes qui participent au concert "Psaumes de paix et d'action de grâce", organisé ce mercredi en commémoration du martyre de la famille Ulma, exterminée par les nazis le 24 mars 1944 pour avoir donné refuge à des juifs persécutés, et béatifiée le 10 septembre dernier en Pologne.
Reprenant la parole en conclusion de l’audience générale, le Souverain pontife a renouvelé son appel à «prier pour ceux qui souffrent de la tragédie de la guerre, en particulier les peuples d'Ukraine, d'Israël et de Palestine», rappelant que «la guerre est toujours une défaite. Personne n'y gagne, tout le monde y perd. Seuls les fabricants d'armes y gagnent».
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