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Les membres du secrétariat pour l'Économie lors de leur audience avec le Pape en novembre 2023. Les membres du secrétariat pour l'Économie lors de leur audience avec le Pape en novembre 2023.  (VATICAN MEDIA Divisione Foto)

Le Pape salue les progrès accomplis grâce au secrétariat pour l’Économie

La lettre annoncée par le Pape au personnel du secrétariat pour l'Économie lors d’une audience le 13 novembre dernier est rendue publique ce mardi. François affirme que «ce qui a été fait ne doit pas nous faire penser que le chemin des réformes économiques est terminé. Au contraire, il ne fait que commencer».

Vatican News

«Nous sommes tous responsables de la préservation du patrimoine afin de garantir les ressources nécessaires à la poursuite du chemin, y compris pour ceux qui viendront après nous», c'est ce qu'écrit le Pape dans la lettre envoyée récemment aux membres du personnel qui travaillent au secrétariat pour l'Économie (SPE), publiée sur le site du dicastère ce mardi. François l'avait annoncé lors de l'audience avec le personnel du SPE le lundi 13 novembre. 

La réforme ne fait que commencer

«Si l’on regarde en arrière et que l’on constate la situation d'aujourd'hui, écrit le Pape, on ne peut manquer de voir les nombreux progrès qui ont été accomplis». François les remercie pour le service «délicat et complexe» accompli. «Nous avons beaucoup apprécié le travail accompli pour doter le Saint-Siège des instruments nécessaires pour que son patrimoine soit orienté vers la mission, en évitant les risques de retomber dans les erreurs du passé que nous connaissons tous», renchérit le Souverain pontife, citant le cardinal George Pell, premier préfet du dicastère, ainsi que son successeur, le père Juan Antonio Guerrero.

«Ce qui a été fait, poursuit la lettre, ne doit pas nous faire penser que le chemin de la réforme économique est terminé. Au contraire, il ne fait que commencer». Le secrétariat pour l'Économie «est appelé à promouvoir, dans son propre domaine, un mouvement de changement constant vers le mieux». La réforme, explique le Pape, «ne signifie pas un changement pour montrer que nous faisons nécessairement les choses différemment que par le passé. Le changement est un renouvellement fonctionnel et proportionné aux besoins. Par conséquent, dans certains cas, il est radical, dans d'autres cas, il s'agit d'une adaptation de ce qui est déjà valide: et les effets de ces changements doivent être surveillés parce que des choix peuvent être faits qui doivent ensuite être corrigés»

Une attention portée aux comportements nuisibles

Le Pape invite le personnel du dicastère à envisager leur mission en pensant «au rôle d'un parent vis-à-vis d'un enfant». Et c'est un travail délicat car même les meilleures intentions d'un parent peuvent se traduire par des comportements qu'il faut éviter, prévient François, comme par exemple «être autoritaire au lieu de faire autorité; être craint au lieu d'être respecté et reconnu; exercer le pouvoir au lieu de prendre des décisions en se sentant responsable de la protection du bien commun; conserver l'argent sans fin au lieu de l'utiliser pour que la mission puisse grandir et s'épanouir, en oubliant que l'Église est pauvre parce que tout ce qu'elle possède n'est pas pour elle, mais pour l'utiliser là où c'est nécessaire, de manière désintéressée».

Le Pape explique que «la loyauté envers la mission et la prudence» sont les vertus qui doivent les accompagner dans l’accomplissement de leur travail, dans la gestion de chaque affaire, car les nombreuses responsabilités qui leur sont confiées les exposent au risque d'erreurs «petites et grandes» qu'il faut éviter. L'une des grandes erreurs à éviter est un classique: accorder la primauté au formel sur le réel. «Vous devez trouver la capacité d'écouter et d'être entendu, de mettre à la disposition de ceux qui s'adressent à vous, pour votre expertise, le professionnalisme et la technique économique et juridique pour mettre en œuvre les initiatives dont la mission est composée. L'effort constant doit être de soutenir ces initiatives, en veillant à les ramener, non pas à la règle et à la technique comme fins en soi, non pas à la volonté arbitraire de ceux qui sont chargés de décider ou d'autoriser, mais au bien commun».

La loyauté de dire 'non'

Le Pape les invite également à toujours avoir «la loyauté de dire ‘non’» quand ce qu'on leur présente ou ce qu’ils trouvent dans les contrôles trahit la mission, quand l'intérêt individuel de certains l'emporte sur l'intérêt collectif, quand les règles sont violées ou artificiellement contournées pour poursuivre des fins étrangères à celles du Saint-Siège et de l'Église. «La loyauté consiste à ne jamais se rendre complice, ne serait-ce qu'en faisant semblant de ne pas voir, ne serait-ce qu'en ne voulant pas décevoir les amitiés qui, dans une communauté de travail comme le Saint-Siège, se nouent et il est bon qu'elles se nouent» écrit François.

Il s'agit donc d'avoir le courage de faire des choix «responsables qui ne sont pas populaires». Le Saint-Siège, reconnaît le Souverain pontife, «enregistre chaque année un déficit important». En fait, toute l'organisation est au service de la mission et les sources de financement sont limitées. «Mais nous savons que si un déficit est enregistré, cela signifie qu'une partie du patrimoine est érodée et que cela compromet l'avenir. C'est la raison pour laquelle un redressement est nécessaire. Cette prise de conscience doit se faire à tous les niveaux de notre communauté: nous sommes tous responsables de la préservation du patrimoine afin de garantir les ressources nécessaires à la poursuite du voyage, y compris pour ceux qui viendront après nous». Cela exige, poursuit le Pape, de se libérer de la rigidité et de se rendre disponibles, avec sincérité, à une mise à jour. «Avec loyauté et prudence, nous y parviendrons».

Prendre soin du patrimoine

Le Pape appelle à prendre soin du patrimoine, à l’épargner quand c’est possible et à l’investir avec soin, de manière éthique, afin que les fruits de la gestion soient répartis équitablement et que chacun dispose de ce dont il a réellement besoin. «Les investissements ne doivent pas avoir pour but la spéculation ni l'accumulation», de même, les budgets ne doivent pas être «un exercice comptable stérile» mais représenter l'effort d'accompagner la mission de chacun en répartissant les ressources en fonction des besoins réels, «quitte à demander parfois à quelqu'un de prendre du recul ou de partager ses revenus avec d'autres».

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12 décembre 2023, 16:48