Pape François: le travail est un chantier pour construire l’avenir
Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican
Dans ce message adressé aux jeunes participants de la deuxième édition de "LaborDì", le Pape François s’est dit heureux «de partager quelques mots sur le thème du travail», en essayant d'imaginer comment les jeunes se positionnent face au monde du travail. Il se demande quels sont leurs espoirs et leurs craintes. Le Souverain pontife utilise l’image d’un grand chantier, révélant deux aspects contrastés: «d'une part, un chantier, lorsqu'il n'y a personne qui y travaille, offre au spectateur un sentiment de vide; d'autre part, lorsqu'il est actif, il montre la fébrilité de tant de personnes qui y participent».
L’absence du travail crée un sentiment de vide
Poursuivant, le Pape fait savoir que le travail devrait être considéré «comme un beau chantier ouvert pour construire l'avenir, mais à l'intérieur duquel on respire». Malheureusement, regrette-t-il, l’absence de travail crée un sentiment de vide, ce qui «représente une grave blessure pour la dignité de tant de personnes». Selon lui, la dignité est également blessée lorsque le travail n'est pas suffisamment stable et qu'il compromet les projets et les choix de vie, «comme le fait de fonder une famille et de vouloir des enfants». Le Saint-Père fustige ce "job vacuum" considéré comme un sol qui se dérobe sous les pieds, vacillant entre «stages, emplois occasionnels et temporaires». «Comment est-il possible d'entrer dignement sur le lieu de travail si, auparavant, au cours des années d'étude et de spécialisation, on a dû se battre pour avoir le droit de dormir sous un toit?», s’interroge-t-il. Pour le Pape François, les ressources ne manquent pas et doivent être utilisées pour réaliser des rêves concrets, comme celui «d'un emploi stable et durable, d'une famille à former, de temps à consacrer librement aux autres dans le cadre d'un travail bénévole»
Les jeunes ont besoin de quelqu’un qui les prenne par la main
Chers jeunes, poursuit l’évêque de Rome, «ce dont vous avez besoin, c'est de quelqu'un qui vous prenne par la main et vous aide à surmonter cette précarité et ce sentiment de vide, en vous sortant des sables mouvants de l'insécurité». C’est pourquoi, cette initive est à féliciter, car elle pourrait aider les jeunes à «réfléchir à l'opposé du sentiment de vide, où le temps semble ne jamais suffire et où les impératifs de productivité deviennent de plus en plus exigeants et écrasants». Le Saint-Père met en garde contre la course acharnée à la recherche du travail qui crée une «pression constante, un rythme forcé, du stress qui provoque l'anxiété, avec un espace relationnel de plus en plus sacrifié au nom du profit à tout prix». Cette perspective du travail qui finit par «rendre la conscience de la même couleur, celle déshumanisée, où les technologies modernes, comme l'intelligence artificielle et la robotique, menacent de remplacer la présence de l'homme; cette perspective de plus en plus scandaleuse et inquiétante, de l'insécurité au travail».
Ne jamais perdre l’espoir
Face à ce contexte de plus en plus complexe, les Pape exhorte les jeunes à «ne pas perdre l’espoir», parce que, dit-il, «le travail conserve toujours en lui une vocation unique et irremplaçable, celle de l'espérance». L'espoir, assure le Saint-Père, «n'est pas un optimisme qui dépend des circonstances, mais une confiance qui naît de la construction engagée et participative du bien commun». Dans ce sens, ajoute-t-il, le travail est «le protagoniste de l'espérance, le moyen de se sentir actif dans le bien en tant que serviteur de la communauté». Comprenant dans cette perspective le sens du travail, il «redevient un chantier d'espoir, un chantier de rêve!» le Pape François rappelle par ailleurs aux jeunes qu’ils sont ensemble pour «consolider un projet dont j'aime beaucoup le nom: "Le chantier générateur"». «Générer est le verbe de la vie et il est bon que le travail soit, avant d'être productif, générateur», conseille-t-il.
Cet événement, poursuit le Saint-Père, «propose cette vision générative, en vous motivant et en vous faisant réfléchir, mais aussi en promouvant un accompagnement concret, pour vous aider à comprendre la situation de l'emploi dans la région et à saisir les opportunités, pour vous aider à acquérir des compétences et des outils afin que vous puissiez entrer sur le marché du travail de manière plus compétente». C’est une approche, la seule capable aujourd’hui, «d'aborder pleinement les grandes questions italiennes, telles que la crise de la natalité, la question de l'environnement et, bien sûr, celle du travail», conclut-il.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici