Audience générale: la voracité compromet l'avenir de tous
Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican
Dans la poursuite de sa catéchèse sur les vices et les vertus, le Pape François a abordé, lors de l’audience générale mercredi la gourmandise, l’un des vices le plus «dangereux» qui est «en train de faire périr notre planète».
«Ce n'est pas ce qui entre dans l'homme qui le souille, mais ce qui sort de son cœur»
De prime abord, le Pape François invite à observer ce que fait Jésus, «son premier miracle, aux noces de Cana, révèle sa sympathie pour les joies humaines». Ceci se concrétise par le fait qu’il «veille à ce que la fête se termine bien et donne aux mariés une grande quantité de très bon vin». Ce qui fait comprendre que contrairement à Jean qui «mangeait ce qu'il trouvait dans le désert», Jésus est «au contraire le Messie que l’on voit souvent à table», mangeant avec les pécheurs. «Non seulement il est bienveillant à l’égard des pécheurs, mais il mange avec eux», relève le Saint Père. Ce comportement «suscite le scandale» pour les pharisiens. Ce geste de Jésus, poursuit le Pape, «démontre sa volonté de communier avec des personnes que tout le monde rejetait».
Pour le Souverain pontife, si «l’attitude de Jésus à l'égard des préceptes juifs révèle de sa pleine soumission à la Loi, il fait cependant preuve de compréhension à l'égard de ses disciples». Il défend les disciples lorsqu'ils «sont pris en flagrant délit de faim et qu'ils ramassent des épis le jour du sabbat», s’appuyant sur l’exemple du «roi David et ses compagnons, se trouvant dans le besoin, [qui] avaient eux aussi transgressé un précepte».
Un aspect important est ensuite soulever par François: «Jésus abandonne la distinction entre aliments purs et impurs». Pour Jésus, «ce n'est pas ce qui entre dans l'homme qui le souille, mais ce qui sort de son cœur». C’est pourquoi, explique le Pape, le «christianisme ne considère pas les aliments impurs». Dans ce sens, l’attention que nous devons avoir ne porte pas sur l’alimentation, mais plutôt «sur la relation que nous entretenons avec elle». Pour l’évêque de Rome, la relation «établie avec la nourriture doit être redécouverte et valorisée, surtout dans les sociétés dites de l'abondance, où se manifestent tant de déséquilibres et de pathologies». Le Pape déplore en dans ce sens à ces pathologies, «anorexie, boulimie, obésité», un ensemble de «troubles des comportements alimentaires» et le mauvais rapport à la nourriture auquel «la médecine et la psychologie tentent de s'attaquer».
Une maladie très douloureuse liées à des tourments de la psyché et de l'âme
En poursuivant, le Pape François condamne ces maladies qui sont «principalement liées à des tourments de la psyché et de l'âme». Le Saint Père, en mettant en parallèle «la prédisposition à l'équilibre ou à la démesure; la capacité de rendre grâce ou la prétention arrogante à l'autonomie; l'empathie de ceux qui savent partager la nourriture avec les nécessiteux ou l'égoïsme de ceux qui accumulent tout pour eux-mêmes», rappelle les «anciens Pères qui donnaient au vice de la gourmandise le nom de "gastrimargie", terme que l'on peut traduire par "folie du ventre». C'est un vice qui se greffe sur l'un de nos besoins vitaux, l’alimentation.
Pour le Pape François, «la gourmandise est peut-être le vice le plus dangereux qui est en train de faire périr la planète». Le péché de ceux qui cèdent devant une part de gâteau, ne fait pas grand mal mais le Pape condamne «la voracité avec laquelle nous nous déchaînons sur les biens de la planète, qui compromet l'avenir de tous».
Il exhorte à suivre les traces de Jésus en étant «des hommes et des femmes "eucharistiques", capables d'action de grâce, discrets dans l'utilisation de la terre», et de nous laisser guérir par l'Évangile «de la gloutonnerie personnelle et de la gloutonnerie sociale».
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