François invite l’industrie de la santé à rééquilibrer l’accès aux soins
Jean-Charles Putzolu - Cité du Vatican
La Déclaration d’Helsinki relative à la recherche clinique a été adoptée en 1964, puis amendée à plusieurs reprises. Elle traite essentiellement des principes éthiques liés à la recherche médicale impliquant des êtres humains. À cet égard, elle aborde la question fondamentale de la liberté et du consentement éclairé en matière de recherche clinique. En s’adressant aux participants à travers un message, le Pape François souligne la contribution du document qui a permis de «rendre possible le passage de la recherche sur les patients à la recherche avec les patients». Il s’agit là d’un changement important, poursuit le Pape, pour une pratique de la médecine qui favorise «une nouvelle harmonie dans la relation entre le médecin et le patient». Cependant, souligne le Souverain pontife, «le rôle central que devrait jouer le patient n'est pas encore devenu une réalité». Le patient reste encore relativement marginal dans un contexte de progression rapide de l’industrie pharmaceutique, encore souvent orientée vers les intérêts économiques et les alliances commerciales.
La vulnérabilité des pays pauvres
Les pays à faibles ressources, objets de la conférence organisée par l’Association Médicale Mondiale avec l’Association Médicale Américaine et l’Académie pontificale pour la vie, sont les plus vulnérables face à un écosystème industriel «qui place les pays pauvres dans une position désavantageuse», réduisant leurs possibilité d’accès aux soins et aux médicaments, «même lorsque des besoins et des droits fondamentaux sont en jeu».
«Nous ne pouvons pas subordonner les soins […] aux mentalités réductrices du marché et de la technologie», affirme le Saint-Père, encourageant à «trouver un équilibre […], afin que les dépenses liées à la recherche et l'accès aux bénéfices qui en découlent soient répartis équitablement».
Respect de la diversité
François évoque aussi la diversité des communautés et des cultures concernées, appelant à prendre en considération leurs pratiques sociales et à ne pas leur imposer des modèles qui ne seraient pas les leurs. La pandémie du Covid-19, poursuit le successeur de Pierre, a démontré l’importance de «fournir des formes de gouvernance qui vont au-delà de celles dont disposent les nations individuellement». C’est à la fois un défi et une question de «justice globale» qui nécessite de «promouvoir une façon de penser la communauté internationale qui serve effectivement la famille humaine, en passant à une perspective d'amitié sociale et de fraternité universelle».
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