Le Pape invite les journalistes catholiques allemands à favoriser des «tons de paix»
Myriam Sandouno – Cité du Vatican
Ce jeudi 4 janvier, le Saint-Père a reçu au Vatican la Gesellschaft Katholischer Publizisten Deutschlands qui rassemble des professionnels catholiques des médias, issus de différents domaines, ecclésiastiques et civils. À l’occasion de la célébration du 75ème anniversaire de l’association des éditeurs catholiques d'Allemagne, le Souverain pontife a invité la délégation présente à «favoriser des tons de paix et de compréhension, construire des ponts, être disponible pour écouter, exercer une communication respectueuse de l'autre et de ses raisons». La société en a un besoin urgent, mais, précise le Pape, l'Église aussi a besoin d'une «communication douce et en même temps prophétique».
Attirant l’attention sur les guerres et conflits d’aujourd'hui qui ne cessent de faire des victimes, et qui «au lieu d'être éteints par le dialogue, sont alimentés par des fausses nouvelles ou des déclarations incendiaires dans les médias», le Saint-Père exhorte ces hôtes, forts de leurs racines chrétiennes et de leur foi vécue au quotidien, à soutenir «le désarmement du langage».
Donner des informations correctes
Dans le cadre de la participation au processus synodal universel, le Souverain pontife met en avant le «rôle précieux» que doivent jouer les journalistes catholiques, en fournissant des informations correctes, car cela peut aider à clarifier les malentendus et surtout à les prévenir, favorisant ainsi la compréhension mutuelle et non les oppositions, estime le Pape.
Sortir pour porter le message chrétien
François recommande de ne pas avoir une attitude introvertie, mais de «sortir» pour porter le message chrétien dans tous les domaines de la vie, en utilisant les moyens et les possibilités disponibles aujourd'hui. «Une Église qui se préoccupe principalement d'elle-même devient malade d'autoréférentialité» précise-t-il, soulignant ensuite que l'Église est, en revanche mission, et les journalistes catholiques ne peuvent pas, ne pas s'impliquer et rester, «neutres» par rapport au message qu'ils transmettent. «La neutralité des médias, pour François, n'est qu'apparente: seuls ceux qui communiquent en se mettant en jeu peuvent représenter un point de référence».
Pauvreté des enfants, familles et migrants en difficulté
Dans son discours, le Successeur de Pierre a également évoqué quelques difficultés de vie en Allemagne, même étant un pays prospère et développé. Le phénomène de la pauvreté des enfants est d’actualité, mais aussi la situation des familles qui ne savent pas comment payer leurs factures et celle de tant de migrants et de réfugiés, que l'Allemagne a accueillis en grand nombre. «Là, affirme l’évêque de Rome, le Dieu de l'amour attend la bonne nouvelle de notre charité: il attend que les chrétiens sortent et aillent vers les personnes en marge. Et pour cela, il faut aussi des journalistes qui mettent en valeur les histoires et les visages de ceux qui ne sont pas ou peu écoutés».
«Lorsque vous communiquez, pensez donc toujours aux visages des gens, surtout des pauvres, et de simples gens, partez d'eux, de leur réalité, de leurs drames et de leurs espérances, même si cela signifie aller à contre-courant», conclut le Pape.
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