Le Pape François loue la subsidiarité dans la gestion des petites communes

Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican

François recevait ce samedi 20 janvier une délégation de maires et de représentants des autorités locales italiennes, réunies au sein de l’association pour la subsidiarité et la modernisation des collectivités locales (Asmel). Crée en 2010, cette association vise à mettre en valeur les petites villes et villages, et souhaite leur offrir le plus de moyens possibles pour agir.

Le principe de subsidiarité

Le Pape François a salué leur venue en soulignant que le principe de subsidiarité cher à l’association est également un pilier de la doctrine sociale de l’Église. Si le concept apparait en 1891 dans Rerum Novarum, saint Jean-Paul II en donne une définition dans Centesimus annus: «Une société d’ordre supérieur ne doit pas intervenir dans la vie interne d’une société d’un ordre inférieur, en lui enlevant ses compétences, mais elle doit plutôt la soutenir en cas de nécessité et l’aider à coordonner son action avec celle des autres éléments qui composent la société, en vue du bien commun». (CA 48).

Mariginalité sociale et écologique

Évoquant la «situation de marginalité» dans laquelle se trouve les petites communes rurales, le Saint-Père a déploré le «cercle vicieux» qui se créé: «le manque d’opportunités pousse souvent la partie la plus entreprenante de la population à partir et cela rend les territoires marginaux de moins en moins intéressants, de plus en plus abandonnés à eux-mêmes». Ceux qui restent alors sont les personnes âgées ou les personnes plus défavorisés, et ainsi, «le besoin d’État social croît dans ces territoires, tandis que les ressources pour y répondre diminuent».

En lien avec la marginalité sociale, l’auteur de Laudato Si s’inquiète des difficultés d’entretien du patrimoine naturel présent dans ces zones défavorisées. «En regardant ces territoires, nous avons la confirmation qu’écouter le cri de la terre signifie écouter le cri des pauvres et des exclus, et vice versa : dans la fragilité des personnes et de l’environnement, nous reconnaissons que tout est connecté, que la recherche de solutions exige de lire ensemble des phénomènes qui sont souvent considérés comme séparés» souligne-t-il.

Faire de ces territoires des laboratoires d'innovation sociale

Toutefois, François ne perd pas espoir et appelle ces territoires à devenir «des laboratoires d’innovation sociale, à partir d’une perspective - celle des marges - qui permet de voir les dynamismes de la société différemment, en découvrant des opportunités là où d’autres ne voient que des contraintes». Pour ce faire, il propose deux solutions d’innovation.

D’abord, «la recherche de nouvelles relations entre public et privé» notamment dans le secteur du social. Le Pape encourage les membres de l’association Asmel à exploiter toutes les ressources offertes par la législation pour collaborer au bien commun.

Ensuite, François évoque une «autre piste prometteuse», celle de l’intelligence artificielle. Cette technologie qui peut s’avérer un «instrument de mort» peut être bénéfique pour le Pape «si elle est utilisée non pas pour la destruction, mais dans la logique du soin : soin des personnes, des communautés, des territoires et de la maison commune».

Le Saint-Père a ensuite conclu son discours sur l'importance de la natalité: «avoir des enfants un un devoir de survie».