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Le Pape exhorte à mettre fin au gaspillage alimentaire

Dans son message adressé aux participants à la 47e session du Conseil des gouverneurs du Fonds international de développement agricole, qui se tient les 14 et 15 février au siège de l'institution à Rome, le Saint-Père les a exhortés à veiller à ce que leurs propositions et leurs actions reflètent les valeurs universelles de justice, de solidarité et de compassion.

Sebastian Samson Ferrari - Cité du Vatican

Le Saint-Père a adressé ses salutations les plus chaleureuses aux participants au 47e conseil d'administration du Fonds international de développement agricole, et les a remerciés pour «l'engagement, le temps et l'énergie qu'ils consacrent à la lutte pour un monde meilleur, où la dignité de personne n'est violée et où la fraternité devient une réalité, source de joie et d'espérance pour tous».

Relevant que dans notre monde, des millions de personnes souffrent de la faim, tandis qu'une grande insensibilité se manifeste dans le gaspillage de la nourriture, le Pape a dénoncé cette «dichotomie déchirante» dans son message à l’occasion de l’événement qui se déroule à Rome, au siège de l'organisation, les 14 et 15 février 2024.

Non au gaspillage alimentaire pour la conservation de la biodiversité!

Développant sa réflexion sur la dualité de notre société, le Souverain pontife a assuré que «la nourriture gaspillée chaque année génère des masses de gaz à effet de serre, alors qu'un rationnement correct suffirait à nourrir tous ceux qui ont faim». Comme il l'a dit en d'autres occasions au cours de son pontificat, François a souligné que nous vivons des «temps précaires». En ce sens, il a expliqué que «nous sommes en train d'amener le monde à des limites dangereuses: le climat change, les ressources sont pillées; les conflits et la crise économique menacent la subsistance de millions de personnes».

Face à la crise, le Pape a affirmé que «les communautés rurales sont les premières à souffrir, car elles ne disposent pas des ressources nécessaires pour faire face à la situation causée par le changement climatique et les hostilités, et sont exclues de l'accès aux financements». Il a noté également que les peuples autochtones «sont victimes de difficultés, de privations et d'abus, malgré le fait que leurs connaissances en matière de gestion des ressources naturelles et leur lien avec l'environnement peuvent contribuer à la conservation de la biodiversité».


Prendre soin des jeunes, l’avenir de nos communautés rurales

Un autre groupe négligé est celui des femmes, que François a défini comme «les piliers de plus de la moitié des ménages en situation d'insécurité alimentaire dans les zones rurales, où de nombreux jeunes manquent également de formation, de ressources et d'opportunités». Pourtant les jeunes, a poursuivi le successeur de Pierre, «sont l'avenir de nos communautés rurales et en eux réside un important potentiel d'innovation et de changement positif».

Selon l'évêque de Rome, «cette réalité nous pousse à affronter les problèmes existants, en particulier la faim et la pauvreté, non pas en nous contentant de stratégies abstraites ou d'engagements irréalisables, mais en cultivant l'espérance qui naît de l'action collective». Le Saint-Père a donc invité tout un chacun à collaborer à la construction d'un système agricole et alimentaire plus inclusif. «Les programmes de recherche et les technologies qui favorisent une agriculture durable et respectueuse de l'environnement y contribueront également», a-t-il ajouté.


Promouvoir une justice équitable des ressources

Avant de conclure son message, François a souligné l'importance «d'éliminer le gaspillage alimentaire et de promouvoir une distribution équitable des ressources». Il a poursuivi en affirmant que «l'investissement dans le transport et le stockage peut à lui seul réduire les pertes des petits agriculteurs, qui produisent un tiers des aliments consommés chaque jour».

Sur tous les participants à la session, le Pape a invoqué l’aide divine «afin que la sagesse, l'empathie et un esprit de coopération et de service loyal guident leurs délibérations et que les causes de l'exclusion, de la pauvreté et de la mauvaise gestion des ressources, ainsi que les effets des crises climatiques, soient éliminées». Il a demandé également que «leurs propositions et leurs actions reflètent les valeurs universelles de justice, de solidarité et de compassion, qu'elles soient orientées vers le bien commun et qu'elles œuvrent en faveur de la paix et de l'amitié sociale, en apportant des changements pour le développement intégral de l'humanité».

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14 février 2024, 16:13