Appel du Pape à la paix et à la réconciliation en Haïti
Vatican News
Chaque jour qui passe apporte son lot de nouvelles préoccupantes pour Haïti où l’emprise croissante des gangs armés, la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire, et la contestation politique envers le gouvernement d’Ariel Henry menacent l’ensemble de la population, sans épargner personne, pas même l’Église catholique et ses membres. Devant un tel tableau, le Pape a exprimé ce dimanche, lors de ses saluts aux fidèles réunis place Saint-Pierre pour la prière de l’Angélus, sa «préoccupation», et sa «douleur» pour cette «grave crise» qui frappe Haïti ainsi que pour «les violents épisodes survenus ces derniers jours».
Dimanche 3 mars, des gangs ont pris d’assaut un centre pénitentiaire à Port-au-Prince, la capitale, libérant près de 3800 détenus. L’état d’urgence a été proclamé et prolongé pour un mois, avec un couvre-feu nocturne dans tout le département de l’Ouest, celui de la capitale. Le chef d’un des gangs les plus puissants a exigé le départ du Premier ministre Ariel Henry, menaçant de déclencher une guerre civile s’il n’était pas écouté. L’Église n’est pas épargnée, comme le prouve l’enlèvement le 23 février de six religieux de la congrégation des Frères du Sacré-Cœur, dont on est toujours sans nouvelles, et celui d’un prêtre, libéré depuis.
Proximité du Pape
«Je suis proche de l’Église» a ajouté le Pape, «ainsi que du cher peuple haïtien qui est éprouvé depuis des années par de nombreuses souffrances». «Je vous invite à prier, par l’intercession de la Vierge du Perpétuel Secours pour que cesse toute forme de violence et pour que tous offrent leur contribution pour faire croitre la paix et la réconciliation dans le pays, avec le soutien renouvelé de la communauté internationale».
L’autorité du gouvernement d’Ariel Henry est contestée par les gangs qui tiennent tête à la police. Vendredi soir encore, des affrontements armés ont eu lieu. Le Premier ministre, qui s’est rendu au Kenya pour négocier la participation de Nairobi à une force de police internationale sous l’égide des Nations unies, n’a toujours pas pu faire son retour à Port-au-Prince et reste bloqué à Porto-Rico. Pendant ce temps, «les habitants de la capitale vivent enfermés, ils n’ont nulle part où aller», a alerté Philippe Branchat, le chef pour Haïti de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Il a décrit «une ville en état de siège».
Appel pour la RDC, l'Ukraine et la Terre Sainte
Dans ses autres salutations, François à demandé de prier pour la paix en République démocratique du Congo, en saluant la communauté catholique congolaise de Rome présente place Saint-Pierre, ainsi que pour «l’Ukraine martyrisée et la Terre Sainte». «Que cessent au plus vite les hostilités qui provoquent d’immenses souffrances parmi la population civile» a-t-il lancé aux quinze mille fidèles présents au pied du palais apostolique.
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