François: l'idéologie du genre est un danger qui efface les différences
Vatican News
Recevant au Vatican ses hôtes dans la matinée, le successeur de Pierre qui souffre depuis plusieurs jours de légers symptômes grippaux, a tenu à adresser quelques mots, avant de remettre son discours à son collaborateur Mgr Ciampanelli, pour lecture: «J'ai encore un rhume et ça me fatigue de lire pendant un certain temps», a dit le Pape, soulignant l’importance de cette rencontre promue par le Centre de recherche et d'anthropologie des vocations. Elle réunit les 1er et 2 mars des chercheurs de différentes parties du monde, des philosophes, des théologiens et pédagogues qui discutent du thème: "Homme-Femme, image de Dieu. Vers une anthropologie des vocations". «ll est très important qu'il y ait cette rencontre entre hommes et femmes, car aujourd'hui, le danger le plus affreux est l'idéologie du genre, qui efface les différences», a affirmé François.
Le Saint-Père a indiqué avoir demandé des études sur cette «vilaine idéologie de notre temps», qui «efface les différences et rend tout identique; effacer la différence, c'est effacer l'humanité. L'homme et la femme, en revanche, sont dans une "tension" féconde».
La vie de l'être humain, une vocation
Considérer et valoriser la dimension anthropologique de toute vocation est le but de cette conférence. Le rappelant dans son discours, François a souligné que cela renvoie à une vérité élémentaire et fondamentale, qu'il faut aujourd'hui redécouvrir dans toute sa beauté: «la vie de l'être humain est une vocation», a déclaré le Pape. La dimension anthropologique a été ici mise en évidence par l’évêque de Rome, liée à une caractéristique essentielle de l'être humain: «l'homme lui-même est une vocation», a-t-il insisté. Le Souverain pontife a ensuite ajouté que, tant dans les grandes décisions de vie que dans certaines situations, chacun «se découvre et s'exprime comme appelé, comme personne qui se réalise dans l'écoute et la réponse, en partageant son être et ses dons avec les autres pour le bien commun».
«Une vérité anthroplogique»
Il s’agit d’une découverte qui fait «sortir de l'isolement d'un ego autoréférentiel» et «nous fait nous considérer comme une identité en relation». Ainsi, précisé le Pape, «j'existe et je vis en relation avec celui qui m'a engendré, avec la réalité qui me transcende, avec les autres et avec le monde qui m'entoure», par rapport auquel «je suis appelé à embrasser une mission spécifique et personnelle avec joie et responsabilité». Telle une «vérité anthropologique», a laissé entendre le Souverain pontife, qui est fondamentale, qui répond «pleinement au désir d'épanouissement humain et de bonheur qui habite nos cœurs». Dans le contexte culturel actuel, a-t-il poursuivi, on a parfois tendance à oublier ou à occulter cette réalité, au risque de réduire l'être humain à ses seuls besoins matériels ou primaires, comme s'il s'agissait d'un objet sans conscience ni volonté, simplement entraîné par la vie dans un engrenage mécanique, a regretté François.
Des créatures à l'image de Dieu
L'homme et la femme étant créés par Dieu, sont à l'image du Créateur. C'est-à-dire, a-t-il poursuivi, qu'ils portent en eux un désir d'éternité et de bonheur que Dieu lui-même a semé dans leur cœur et qu'ils sont appelés à réaliser à travers une vocation spécifique. C'est pourquoi, a renchérit François, «il existe en nous une saine tension intérieure que nous ne devons jamais étouffer: nous sommes appelés au bonheur, à la plénitude de la vie, à quelque chose de grand auquel Dieu nous a destinés». Pour le Pape, la vie de chacun, sans exception, n'est pas un accident de parcours. «Notre présence dans le monde n'est pas le fruit du hasard, nous faisons partie d'un projet d'amour et nous sommes invités à sortir de nous-mêmes et à le réaliser, pour nous-mêmes et pour les autres», a-t-il fait comprendre.
Une mission pour chacun
«Non seulement nous avons reçu une mission, mais chacun d'entre nous est une mission: "Je suis toujours une mission, tu es toujours une mission, tout baptisé et toute personne baptisée est une mission"». Le Pape l’a rappelé dans son discours à ses hôtes, soulignant que tous sont appelés à offrir leur «contribution pour améliorer le monde et façonner la société». Il ne s'agit pas d'une «tâche extérieure confiée à notre vie», mais d'une «dimension qui implique notre nature même, la structure de notre être d'homme et de femme à l'image et à la ressemblance de Dieu». L’évêque de Rome est ainsi revenu sur ces propos du cardinal Newman: «Dieu ne m'a pas créé en vain. Je ferai le bien, j'accomplirai son œuvre….»
Aux participants venus le rencontrer, le Saint-Père a également signifié l’importance de leurs recherches et études, nécessaires pour que se répande la conscience de la vocation à laquelle tout être humain est appelé par Dieu, dans les différents états de vie et grâce à ses nombreux charismes. Ils sont «également utiles pour s'interroger sur les défis d'aujourd'hui, sur la crise anthropologique actuelle et sur la nécessaire promotion des vocations humaines et chrétiennes». Le Pape espère que se développe une circularité toujours plus efficace entre les différentes vocations, «grâce aussi à votre contribution, afin que les œuvres qui découlent de l'état de vie laïque au service de la société et de l'Église, avec le don du ministère ordonné et de la vie consacrée», puissent «contribuer à générer l'espérance dans un monde sur lequel pèsent de lourdes expériences de mort».
Concluant, François a invité à se mettre au service du Royaume de Dieu pour la construction d'un monde ouvert et fraternel, une mission confiée à chaque femme et à chaque homme de notre temps.
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