Le Pape reçoit la communauté catholique nigériane de Rome
Stanislas Kambashi, SJ – Cité du Vatican
La rencontre a commencé sur un ton joyeux lorsque, à la salutation du Saint-Père, les Nigérians présents dans la salle Paul VI du Vatican, ont répondu avec joie et énergie. Dès l’entame de son discours, François a rappelé qu’en ce 25 mars, l’Église universelle célèbre la solennité de l’Annonciation, mais qui, en raison de la Semaine Sainte, a été déplacée cette année à un autre jour. L’une nous rappelle l’incarnation du Seigneur et l’autre nous introduit aux mystères pascals que nous nous apprêtons à vivre, la mort et la résurrection du Christ, qui a voulu nous donner sa vie et nous réconcilier avec Dieu. Le Pape a ensuite exhorté la communauté catholique nigériane à suivre trois éléments qui, pour lui, sont «vitaux pour la vie de votre communauté»: la gratitude, la richesse de la diversité et le dialogue.
Action de grâce pour les nombreuses vocations nigérianes
Le Pape a commencé par exprimer sa gratitude aux Nigérians pour tout ce qu’ils font et continuent à faire «pour témoigner du joyeux message de l'Évangile». Il a rendu grâce pour les nombreuses vocations, les nombreux jeunes Nigérians qui répondent à l’appel du Seigneur au sacerdoce et à la vie consacrée avec générosité, humilité et persévérance. La responsabilité confiée à tout disciple est celle de servir Dieu et son prochain dans l'amour, et rendre ainsi le Christ présent dans la vie des frères et sœurs, leur a rappelé François, les encourageant à être des «disciples missionnaires», «reconnaissants que le Seigneur vous a choisis pour le suivre et vous a envoyés pour proclamer avec zèle notre foi et contribuer à la construction d'un monde plus juste et plus humain».
Communauté, oui; tribu, non!
En deuxième lieu, le Pape est revenu sur la richesse de la diversité. Selon lui, la diversité des groupes ethniques, des traditions culturelles et des langues dont regorge la nation la plus peuplée d’Afrique «n'est pas un problème», «mais un don qui enrichit le tissu de l'Église ainsi que celui de la société dans son ensemble, et qui nous permet de promouvoir les valeurs de la compréhension mutuelle et de la coexistence».
Le Saint-Père a émis le souhait de voir la communauté catholique nigériane de Rome ressembler toujours à une grande famille inclusive, où tous peuvent utiliser leurs dons et talents, pour se soutenir mutuellement et «se renforcer les uns les autres dans les moments de joie et de peine, de succès et de difficultés». Ainsi, ils pourront semer les graines de l’amitié sociale et de l’harmonie pour les Nigérians des générations actuelles et futures. L’évêque de Rome les a toutefois mis en garde contre «le danger de la fermeture», de l’isolement et du tribalisme, et les a invités à cultiver plutôt l’universalité et la communauté. «Communauté, oui; tribu, non», a insisté François.
Favoriser le dialogue et s’écouter les uns les autres
Le Saint-Père s’est enfin attardé sur le dialogue. Il a fait observer que de nombreuses régions connaissent des conflits et des souffrances et que le Nigeria aussi traverse «une période difficile». Le Pape a rassuré les Nigérians de ses prières pour la sécurité, l’unité et le progrès spirituel et économique de leur nation. François les a invités «à favoriser le dialogue et à s'écouter les uns les autres avec un cœur ouvert, sans exclure personne politiquement, socialement ou religieusement». Le Saint-Père a aussi appelé les Nigérians à être des hérauts de la miséricorde du Seigneur, en travaillant à la réconciliation entre leurs compatriotes, en aidant à alléger le fardeau des pauvres et des nécessiteux, et en faisant leur le style de Dieu, qui est proximité, compassion et tendresse. C’est seulement ainsi que «tous les Nigérians pourront continuer à marcher ensemble dans la solidarité fraternelle et l'harmonie».
En concluant son discours, François a remercié les Nigérians pour leur présence dans la Ville éternelle, au cœur de l’Église. Le séjour en ce lieu est une grâce providentielle qui offre l'opportunité d'approfondir l’appel baptismal à vivre toujours comme de fidèles disciples du Seigneur et à se consacrer au service de Dieu et de son peuple saint avec charité. C’est aussi une occasion pour les ressortissants de ce pays ouest-africain de «célébrer la richesse de son patrimoine distinctif», a souligné le Pape, confiant cette communauté catholique «à la protection affectueuse de la Vierge Marie, reine et patronne du Nigeria».
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