François aux catholiques de Terre Sainte: «Vous n’êtes pas seuls»

Xavier Sartre – Cité du Vatican

Chaque jour, le Pape pense et prie pour les catholiques de Terre Sainte. Mais François a senti le besoin de leur écrire, en cette veille de Pâques qui pour eux est plus synonyme en ce moment de Passion que de Résurrection, pour leur dire qu’il les porte dans son cœur, et tout particulièrement «ceux qui souffrent le plus douloureusement du drame absurde de la guerre», les «enfants à qui l’on refuse l'avenir», «ceux qui pleurent et qui souffrent», «ceux qui éprouvent angoisse et désarroi».

Les catholiques de Terre Sainte vivent une Pâque d’autant plus significative qu’elle a lieu sur la terre sans qui, «non seulement l’histoire, mais aussi la géographie du salut n’existeraient pas», une terre qu’ils habitent depuis des siècles, «où vous voulez rester et où il est bon que vous puissiez rester», précise le Saint-Père. «Merci pour votre témoignage de foi, merci pour la charité qui règne parmi vous, merci parce que vous savez espérer contre toute espérance».

Les chrétiens de Terre Sainte, des témoins irremplaçables

Déjà Paul VI, premier pape à avoir effectué un pèlerinage en Terre Sainte, évoquait «la persistance de l’état de tensions au Proche-Orient, sans que soient accomplis des pas concluants vers la paix [qui] constitue un danger grave et constant qui menace non seulement la tranquillité et la sécurité de ces populations -et la paix du monde entier- mais aussi certaines valeurs extrêmement chères, pour diverses raisons, à une grande partie de l’humanité», rappelle François.

Pour le Saint-Père, la communauté chrétienne de Terre Sainte est, certes, la gardienne des Lieux du salut, mais elle est aussi témoin, «par ses souffrances, du mystère de la Passion du Seigneur». «Avec sa capacité à se relever et à aller de l’avant, elle a annoncé et continue d’annoncer que le Crucifié est Ressuscité», «portant au Père notre humanité tourmentée mais rachetée». «En ces temps sombres, poursuit François, où les ténèbres du Vendredi saint semblent recouvrir votre Terre et trop de régions du monde sont défigurées par la folie inutile de la guerre, qui est toujours et pour tous une défaite sanglante, vous êtes des flambeaux allumés dans la nuit; vous êtes des semences de bien dans une terre déchirée par les conflits».

L'espoir du Pape de retourner en Terre Sainte

Le Saint-Père adresse alors une prière, appelant le Seigneur à délivrer le cœur de l’homme de la haine, de la violence et de la vengeance, à ne pas nous lasser d’affirmer la dignité de tout homme, sans distinction de religion, d’ethnie ou de nationalité.

François veut rassurer les catholiques de Terre Sainte: «Vous n’êtes pas seuls et nous ne vous laisserons pas seuls, mais nous resterons solidaires de vous par la prière et la charité active». Le Pape confie même son espoir de revenir bientôt en tant que pèlerin, «pour vous regarder dans les yeux et vous embrasser, pour rompre le pain de la fraternité et contempler ces jeunes pousses d’espérance qui ont grandi de vos semences, répandues dans la douleur et cultivées avec patience».

En concluant sa lettre, le successeur de Pierre remercie tous les religieux et les pasteurs qui sont proches de ce troupeau et exprime sa proximité et ses encouragements avec les chrétiens des autres confessions. «Qu'augmente et brille, dans le creuset de la souffrance, l’or de l’unité», écrit-il avant d’inviter tous les chrétiens du monde à leur faire sentir «leur proximité concrète et à prier sans se lasser, afin que toute la population de votre chère Terre soit enfin en paix».