Jeudi Saint, le Pape sera à la prison pour femmes de Rebibbia à Rome
Salvatore Cernuzio - Cité du Vatican
Un autre Jeudi Saint en prison pour célébrer la messe de la Cène avec les détenues, cette année toutes des femmes. Le 28 mars prochain, à 16 heures, le Pape se rendra à la prison pour femmes de Rebibbia, comme il l'avait fait en 2015, lorsqu'il avait visité la célèbre prison romaine. Il y avait célébré la messe in Coena Domini avec les plus de 300 détenus et travailleurs, et accompli le rite du lavement des pieds à six hommes et six femmes. Cette année, le Pape François se rendra dans l'établissement féminin créé dans les années 1950, qui est actuellement la plus grande des quatre prisons pour femmes d'Italie, et l'une des plus grandes d'Europe avec une forte présence d’étrangères. L’information a été communiquée mercredi 6 mars par la préfecture de la Maison pontificale. Un mois plus tard, le 28 avril, l’évêque de Rome visitera une autre prison pour femmes, cette fois-ci à Venise dans le cadre d’une visite pastorale dans la Sérénissime.
Une tradition depuis le début de son pontificat
Après onze ans, François poursuit ainsi la tradition initiée à l'aube de son pontificat de ne plus célébrer la messe solennelle de la Cène dans la cathédrale de Rome, la basilique Saint-Jean-de-Latran, mais de se rendre dans un lieu symbolique, carrefour de la douleur et aussi de la renaissance. Une tradition que Jorge Mario Bergoglio avait importée à Rome depuis Buenos Aires, où, en tant qu'archevêque, il avait toujours voulu vivre les moments fondamentaux de la naissance du christianisme au milieu des «périphéries existentielles».
En 2023, retour à Casal del Marmo, comme en 2013
Au fil des ans, François a toujours célébré le Jeudi Saint dans des centres pénitenciers, mais aussi de réfugiés, des structures d'accueil et de soins pour les malades ou les jeunes en détresse. L'année dernière, en 2023, il était de retour là où il avait célébré la première messe in Coena Domini de son pontificat, la prison pour mineurs de Casal del Marmo à Rome. Sorti une semaine auparavant de l'hôpital Gemelli pour une bronchite infectieuse, c'est un Pape encore affaibli mais profondément plongé dans la liturgie et parfois ému qui, s'était agenouillé aux pieds de douze garçons et filles mineurs, certains roms et musulmans, pour leur laver les pieds. «Jésus n'a pas peur de nos faiblesses», avait-il déclaré dans son homélie.
Dix ans plus tôt, en 2013, dans le même institut de la banlieue de Rome, le Pape avait lavé les pieds de dix garçons et de deux filles de nationalités et de confessions différentes: «Laver les pieds signifie que nous devons nous aider les uns les autres», leur avait-il dit, exprimant le souhait qui est devenu presque une devise dans ses rencontres avec les plus jeunes: «Ne vous laissez pas voler l'espérance».
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