Le Pape reçoit les grands-parents: «La mémoire d’un monde sans mémoire»
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
«La caresse et le sourire». Le titre de la rencontre qui s'est tenue samedi 27 avril dans la salle Paul-VI au Vatican. Elle visait à mettre en valeur le lien et le dialogue entre les générations, notamment entre les grands-parents et les petits-enfants.
Après des témoignages et quelques chants, le Pape François a lu un discours devant les participants, dans lequel il a souligné la nécessité de prendre soin des plus anciens. Son discours s’articulait autour de l’amour: qui rend meilleur, enrichit et rend plus sage.
Rendre le monde meilleur
D’abord, le Pape a expliqué l’importance de la figure de sa propre grand-mère qui lui a transmis la foi catholique. Il a insisté sur l’importance de partager l’amour: «vous vous rendez meilleurs les uns les autres en vous aimant». Mais cette grand-mère, chère au cœur de François lui a aussi raconté une histoire qui l’a bouleversé et dont il se souvient encore.
Ensuite, le Pape a assuré que l’amour partagé enrichit et a fustigé «un grand risque pour notre époque: la pauvreté de l’isolement et de l’égoïsme». Les expressions de «monde des jeunes» ou «monde de vieux» sont erronés selon le Pape car «le monde n’est qu’un» et «il est constitué de nombreuses réalités qui sont différentes précisément pour pouvoir s'aider et se compléter».
Contre la culture du rejet, le Saint-Père a insisté sur l'importance d'accueillir la dépendance, notamment celle due à l'âge, et a critiqué l'inhumanité de la solution des maisons de retraites, dans lesquelles parfois «les personnes âgées sont laissées seules et doivent passer les dernières années de leur vie loin de leur maison et de leurs proches». Il a renouvelé sa demande d'un monde qui voit les années qui passent comme «un atout qui grandit et qui enrichit le monde».
Le témoignage des anciens
Enfin, s’adressant aux plus jeunes, François leur a demandé d’écouter leurs aînés, « surtout lorsqu'ils vous enseignent, avec leur amour et leur témoignage, à cultiver les affections les plus importantes, qui ne s'obtiennent pas par la force, n'apparaissent pas avec le succès, mais remplissent la vie ».
Le Saint-Père évoque ensuite les figures des deux personnes âgées qui reconnaissent Jésus lorsque ses parents le présentent au Temple: Anne et Siméon, que le Pape se plait à imaginer comme des grands-parents. Comme elles, «Les personnes âgées voient loin, parce qu'elles ont vécu tant d'années et qu'elles ont tant à enseigner» a souligné François, assurant que c’est son grand-père, ancien soldat de la Première Guerre mondiale qui lui avait fait comprendre l’horreur de la guerre.
Une grande famille
Il a ensuite célébré l’importance de la relation entre les générations et des liens familiaux, à l’image du Christ qui, sur la Croix, offre sa Mère à Jean et offre Jean comme fils à Marie. Pour le Pape, cet épisode évangélique commande aux chrétiens de s’aimer «comme une grande famille».
Le Pape a ensuite salué les 6000 personnes venues à sa rencontre, à l’occasion de cet événement organisé par la Fondation Grand Âge, qui s'inspire des valeurs chrétiennes et évangéliques pour promouvoir et garantir les droits de la personne âgée et les devoirs correspondants de la communauté.
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