Le Pape encourage l’inclusion des personnes handicapées
Xavier Sartre – Cité du Vatican
«Handicap et la condition humaine. Changer les déterminants sociaux des handicaps et construire une nouvelle culture de l’inclusion» est le thème de l’assemblée plénière de l’Académie pontificale des Sciences sociales, thème salué par le Pape François dans son discours prononcé ce jeudi 11 avril au sein du Palais apostolique. Le Saint-Père remarque qu’en matière de handicap, et des droits des personnes handicapées, «des pas en avant notables» ont été accomplis dans certains pays, même si «une telle reconnaissance est encore partiale et précaire» dans d’autres. Mais, «entre ombre et lumière, nous voyons fleurir les personnes et les graines d’une société plus juste et plus solidaire».
L’amélioration des conditions de vie et de la reconnaissance des droits des personnes handicapées est due notamment au fait d’une plus grande conscience que «leur vie est conditionnée, outre les limites fonctionnelles, par des facteurs culturels, juridiques, économiques et sociaux qui peuvent être des obstacles à leurs activités et à leur participation sociale», souligne François. La dignité de ces personnes doit être au centre des réflexions, comme le rappellent la doctrine sociale de l’Église et l’encyclique Fratelli tutti. «La vulnérabilité et la fragilité appartiennent à la condition humaine et ne sont pas le propre des personnes avec handicap» rappelle-t-il.
L'exemple de Jésus
La sollicitude de l’Église envers elles s’appuie sur l’exemple même de Jésus qui «entre en contact direct» avec ces porteurs de handicaps, comme le relatent les évangiles. Non seulement il entre en relation avec eux, mais «il change aussi le sens de leur expérience», en introduisant «un nouveau regard sur la condition des personnes avec handicap, soit dans la société soit devant Dieu», explique le Saint-Père. Pour Jésus, précise-t-il, «chaque condition humaine (…) est une invitation à tisser un rapport singulier avec Dieu qui fait refleurir les personnes».
Malheureusement, regrette François, le handicap pousse encore de nombreuses sociétés à isoler sinon à rejeter celles et ceux qui en sont porteurs. «La culture du déchet n’a pas de frontière», note-t-il. «Il y en a qui présument être en mesure d’établir, sur la base de critères utilitaristes et fonctionnels, quand une vie a de la valeur et est digne d’être vécue», constate-t-il, fustigeant cette mentalité «qui peut amener à de graves violations des droits des personnes les plus faibles, à de fortes injustices et à des inégalités là où on se laisse guider principalement par la logique du profit, de l’efficacité et du succès».
De la culture du déchet à la culture de mort
Moins visible mais plus «insidieuse», dénonce le Pape, «la tendance qui amène à considérer sa propre existence comme un poids pour soi et pour les proches», qui transforme la culture du déchet en «culture de mort» qui se vérifie aux deux extrémités de la vie: «les enfants à naître avec handicap qu’on avorte, les personnes âgées en phase terminale à qui on applique la douce mort, l’euthanasie».
Pour combattre cette culture, il faut au contraire promouvoir celle de l’inclusion. Les acteurs sont celles et ceux qui «agissent en faveur d’une plus grande justice sociale et pour enlever les barrières de tout genre qui empêchent de nombreuses personnes de jouir des droits et des libertés fondamentales», décrit François. D’où l’encouragement aux États qui s’engagent dans cette voie et qui doivent être soutenus par la communauté internationale, tout comme doivent l’être les organisations de la société civile qui soutiennent les personnes handicapées.
La participation de tous dans la société
Le Saint-Père va plus loin, appelant de ses vœux à une «inclusion intégrale» quand «le lien d’appartenance devient encore plus solide quand les personnes handicapées ne sont pas des destinataires passifs mais participent à la vie sociale comme protagonistes du changement. Subsidiarité et participation sont les deux piliers d’une inclusion effective». Dans ce cadre-là, les associations et organisations ont un grand rôle à jouer.
Atteindre ces objectifs, en reconnaissant chaque être humain comme une sœur ou un frère, et en recherchant une amitié sociale qui inclut tout le monde, «ne sont pas de simples utopies», affirme le Saint-Père. Il faut simplement prendre les décisions et trouver les parcours efficaces qui en assurent la réelle possibilité.
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