Le Pape appelle à faire preuve de compassion face à la souffrance et la maladie
Marie José Muando Buabualo – Cité du Vatican
Dans son discours à l’assemblée plénière de la Commission biblique pontificale ce 11 avril, le Pape a souligné les aspects contradictoires de ces deux mots clés: la maladie et la souffrance. Porteuses de limitation et de finitude, elles doivent être vécues en préservant la dignité humaine, en évitant la rébellion qui porte à l’isolement. Le Saint-Père a indiqué combien ce sujet qui lui tient à cœur, est commun à tous. Chaque être humain est sujet à l’infirmité, la fragilité et la mort. Ces éléments font partie de la nature humaine blessée. François a fait remarquer toutefois qu’il est important de préserver la dimension humaine de la maladie et de la souffrance sans sombrer dans le désespoir, le silence et le tabou. Dans l'expérience chrétienne, a-t-il poursuivi, ces deux éléments peuvent toutefois conduire au discernement entre ce qui est essentiel et ce qui ne l'est pas, mais aussi à la compassion et l'inclusion. Pour le Saint-Père, l’exemple vient en particulier du Christ et de sa manière d'être proche d'un malade ou d’un souffrant. Jésus n'explique pas la souffrance; il se penche vers ceux qui souffrent. Il n'aborde pas la douleur avec des encouragements génériques et des consolations stériles, il l'accueille, et se laisse toucher par elle.
Sur la croix Jésus a transformé la souffrance en la faisant pleinement sienne
Le Pape a indiqué la croix comme voie vers une approche à la souffrance et à la maladie. C’est l’exemple donné par Jésus qui invite à s'unir à son offrande salvifique. À travers la compassion et l’inclusion, le Saint-Père a invité à jeter un regard sur l'attitude récurrente et caractéristique du Seigneur envers les personnes fragiles et nécessiteuses qu'il rencontre. La compassion qu’il manifeste envers eux et qui l'a conduite à s'identifier à leur souffrance: «J'étais malade et vous m'avez visité» (Mt 25, 36). Cette compassion qui mène à la proximité reste la réponse vitale de Jésus. En assumant sa souffrance, il transfigure sa douleur. «Le Christ a transformé notre douleur en la faisant pleinement sienne: en l'habitant, en la souffrant et en l'offrant comme un don d'amour. Il n'a pas donné de réponses faciles à nos "pourquoi", mais sur la croix, il a fait sien notre grand "pourquoi"» (Marc 15:34), a insisté François. Tout cela révèle un aspect important: Jésus ne reste pas indifférent face à la souffrance et à la maladie. Il touche avec sa main pour soulager et guérir. «La Bible est éclairante en ce sens: elle ne nous laisse pas un manuel de bonnes paroles ou un livre de recettes de bons sentiments, mais nous montre des visages, des rencontres et des histoires concrètes, comme celle de Job. Le Christ va plus loin, lorsqu'il assume tous les maux du monde au Calvaire, exemple suprême de cette proximité avec l'être humain», a déclaré François, soulignant ensuite que la compassion conduit à l’inclusion. «Jésus qui rapproche tous conduit à des attitudes de partage, comme le fait le Bon Samaritain.»
L’Église est appelée à cheminer avec tous dans la solidarité
Pour le Pape, la parabole du Bon Samaritain conduit l’Église à vivre la compassion et l’inclusion à l’exemple du Christ. Cette parabole montre avec quelles initiatives une communauté peut se reconstruire à partir d'hommes et de femmes qui font siennes la fragilité des autres; qui ne permettent pas de construire une société d'exclusion, mais deviennent proches et réhabilitent l'homme déchu. «C’est pourquoi, à travers l’expérience de la souffrance et de la maladie, nous, en tant qu’Église, sommes appelés à cheminer avec tous, dans la solidarité chrétienne et humaine, en ouvrant, au nom de la fragilité commune, des opportunités de dialogue et d’espérance» (Lettre encyclique Fratelli tutti, n. 67), a-t-il conclu.
François a remercié les membres de la Commission biblique pontificale pour leur service, tout en les encourageant à approfondir leur travail, avec rigueur critique et esprit fraternel, pour faire briller la lumière de la Parole de Dieu sur des aspects si délicats.
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