François accueille «à bras ouverts» l'Action catholique italienne
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
Une foule colorée, de tous âges et de toute l’Italie s’est amassée dans une ambiance joyeuse sur la place Saint-Pierre. Ce jeudi 25 avril, jour férié en Italie qui célèbre sa libération de l’occupation de l'Allemagne nazie et du pouvoir fasciste, 60 000 membres ou sympathisants de l’Action catholique italienne ont participé à l’audience du Pape François.
Lors de son discours, le Saint-Père est revenu sur le titre de l’événement, «À bras ouverts», justement situé entre les colonnades du Bernin sur la place Saint-Pierre dont il est dit qu’elle s’ouvre pour embrasser le monde.
Pour le Souverain pontife, «l'étreinte est l'une des expressions les plus spontanées de l'expérience humaine». La vie de l’homme s’ouvre avec l’étreinte de ses parents, a-t-il expliqué. Elle est suivie de nombreuses autres qui «donnent sens et valeur aux jours et aux années, jusqu'à la dernière, celle de quitter le chemin terrestre». Le Souverain pontife a insisté sur «la grande étreinte de Dieu» à l’image de la parabole du Père miséricordieux (cf. Lc 15) , et a distingué entre trois types d’étreinte: celle qui manque, celle qui sauve et celle qui change la vie.
Le chemin de l'étreinte est le chemin de la vie
Face aux membres de l’Association catholique italienne engagés dans le service auprès des plus pauvres, François a déploré les «étreintes qui manquent», qui se heurtent à des résistances ou des fermetures, et qui engendrent les guerres. «Oui, à l'origine des guerres, il y a souvent des étreintes manquées ou refusées», a-t-il insisté, encourageant les membres de l’AC à «témoigner à tous que le chemin de l'étreinte est le chemin de la vie».
Le Pape s’est ensuite intéressé à «l’étreinte qui sauve», d’abord humaine mais surtout spirituelle, car Dieu vient sauver chacun, avec «l'étreinte miséricordieuse du Dieu qui sauve, du Père bon qui s'est révélé en Jésus et dont le visage se reflète dans chacun de ses gestes, de pardon, de guérison, de délivrance, de service».
L’étreinte de la charité
À l’image de nombreux saints bouleversés par une étreinte, comme saint François qui décide de tout quitter pour suivre le Seigneur, après avoir embrassé un lépreux, «l’étreinte de la charité» doit être le «dénominateur commun de la vie associative», de l’Action catholique italienne. «Qu'elle façonne tous vos efforts et votre service, afin que vous viviez fidèles à votre vocation et à votre histoire», a lancé le Pape François devant une place Saint-Pierre remplie de drapeaux et de banderoles.
Pour l’évêque de Rome, en se faisant témoins de la charité, les membres de l’Action catholique italienne pourront «donner des signes concrets de changement selon l'Évangile, au niveau social, culturel, politique et économique» dans leurs différents contextes. Il les encourage à faire grandir la culture de l’accueil «en renouvelant les relations familiales et éducatives, les processus de réconciliation et de justice, les efforts de communion et de coresponsabilité, en construisant des liens pour un avenir de paix».
L'importance de la synodalité
Enfin, le Pape trace un parallèle entre cette rencontre avec des personnes de tous âges et de tous horizons, et le Synode qui approche de sa dernière phase avec la seconde session prévue en octobre 2024. «Mais l'aspect le plus important de ce Synode est la synodalité. Les sujets, les thèmes, doivent mettre en avant cette expression de l'Église qu'est la synodalité. C'est pourquoi il faut des hommes et des femmes synodaux, qui sachent dialoguer, interagir, chercher ensemble», a-t-il expliqué.
Après cette rencontre avec François, un millier de responsables de l’Action catholique italienne se réuniront jusqu’au 28 avril pour leur 18e assemblée nationale. L’association forte de plus de 200 000 membres est présente dans plus de 5000 paroisses italiennes.
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