Audience générale: faire passer la joie de contempler avant la joie de posséder
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
Après le cycle sur les vices et les vertus, le Pape François a introduit un nouveau cycle de catéchèses qu’il donnera lors des prochaines audiences générales, intitulé: «L'Esprit et l'Épouse. L'Esprit Saint conduit le peuple de Dieu vers Jésus, notre espérance».
«Nous parcourrons ce chemin à travers les trois grandes étapes de l'histoire du salut: l'Ancien Testament, le Nouveau Testament et le temps de l'Église. En gardant toujours le regard fixé sur Jésus, notre espérance», a-t-il expliqué.
Il a également précisé vouloir décrire comment la promesse de l’Ancien Testament s’est pleinement réalisée dans le Christ pour ainsi «suivre le chemin du Soleil de l’aube à midi».
Du chaos au cosmos
Pour initier ce nouveau cycle de catéchèses, le Pape s’est appuyé sur les toutes premières lignes du premier livre de la Bible, la Genèse: «Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. La terre était informe et déserte, les ténèbres couvraient l'abîme, et l'Esprit de Dieu planait sur les eaux».
Le Pape a ensuite tracé une ligne de la puissance de l’Esprit de Dieu dans la Création, traversant toute la Bible. D’abord dans les Psaumes: «Le Seigneur a fait les cieux par sa parole, l'univers, par le souffle de sa bouche» (Ps 33(32), 6) ou «Tu envoies ton souffle: ils sont créés; tu renouvelles la face de la terre» (Ps 104 (103), 30). Puis ensuite dans le Nouveau Testament avec les mêmes images que dans l’Ancien Testament: «la colombe qui plane sur les eaux du Jourdain lors du baptême de Jésus (cf. Mt 3, 16); Jésus qui, au Cénacle, souffle sur les disciples et dit: «Recevez l'Esprit Saint» (Jn 20, 22), tout comme au commencement Dieu a soufflé sur Adam (cf. Gn 2, 7)».
Un univers réduit en esclavage
Le Pape François a ensuite précisé que saint Paul, dans l’épitre aux Romains, introduit un nouvel élément dans la relation entre l’Esprit Saint et la Création, lorsqu’il assure que l’univers «souffre à cause de l'homme qui l'a soumis à “l'esclavage de la corruption”».
Ainsi, le Souverain pontife reprend les paroles de l’Apôtre qui «voit la cause de la souffrance de la création dans la corruption et le péché de l'humanité qui l'a entraînée dans son éloignement de Dieu». Une réalité toujours actuelle selon François, fustigeant «les ravages que l'humanité a causés et continue de causer à la création, en particulier à la partie de celle-ci qui a la plus grande capacité d'exploiter ses ressources».
La joie de contempler
Poursuivant, le Pape François s’est référé au conseil du Poverello d’Assise dont il porte le nom pour revenir à l’harmonie de l’Esprit créateur: «la voie de la contemplation et de la louange».
Cette joie de contempler permet d’offrir à Dieu un chant de gloire, et ainsi, de faire passer la joie de contempler avant la joie de posséder, selon l'évêque de Rome.
Un chaos intérieur et extérieur
Enfin, reprenant les paroles d’Ézéchiel («Je mettrai en vous mon Esprit » (Ez 36,26-27)), François a tracé un parallèle entre le cœur des hommes, agité par des sentiments et des désirs contraires et l’abime désert des premiers temps de la Genèse. Ce chaos entre la chair et l’esprit, ce «royaume divisé en lui-même» (Mc 3, 24) est double pour François: «Il y a un chaos extérieur -social et politique- et un chaos intérieur en chacun de nous. Le premier ne peut être guéri que si nous commençons à guérir le second!».
Le Pape a terminé sa catéchèse en invoquant l’Esprit Saint par la prière millénaire du «Veni creator Spiritus»: «Viens, Esprit Créateur! Visite nos esprits. Remplis de grâce céleste les cœurs que tu as créés».
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