Pour François, la formation professionnelle des jeunes est essentielle

Xavier Sartre – Cité du Vatican

C’est par un «merci» que le Pape François accueille le ministre italien de l’Éducation nationale, et les membres de la confédération italienne de la formation professionnelle, reçus au Vatican dans la salle Paul VI ce 3 mai à l’occasion des cinquante ans de la CONFAP. Un «merci» motivé par leur service inspiré par la doctrine sociale de l’Église, «une contribution d’une importance vitale pour la société dans laquelle nous vivons». Dans son discours, le Saint-Père s’attarde sur trois mots caractérisant l’engagement de ces formateurs: jeunes, formation et profession.

Les jeunes «sont une des catégories les plus fragiles de notre temps», remarque tout d’abord le Pape, une des plus «vulnérables» en raison de «certains choix sociaux qui les exposent aux vents de la dispersion et de la dégradation». Passant en revue les situations les plus diverses auxquelles sont confrontés ces jeunes, François souligne que «l’abandon éducatif et formatif est une tragédie». Il appelle, outre à une législation qui favorise la reconnaissance sociale des jeunes, à instaurer «un changement de génération où les compétences de ceux qui partent sont au service de ceux qui entrent sur le marché du travail». Autrement dit, ajoute-t-il, «que les adultes partagent les rêves et les désirs des jeunes, les introduisent, les soutiennent, les encouragent sans les juger».

Être attentifs aux jeunes

S’adressant plus particulièrement à son auditoire, le Pape l’appelle à être attentif à ces jeunes, à prendre soin de ceux «qui n’ont pas eu d’opportunité ou qui proviennent de situations sociales désavantagées». «Nous sommes appelés à les prendre en charge pour qu’aucun d’entre eux ne puisse être mis à la porte, surtout les plus pauvres, les plus marginalisés, qui risquent de graves formes d’exclusion, y compris les migrants. Ceux qui se sentent rejetés peuvent se retrouver dans des formes humainement dégradantes de malaise social, ce que nous ne devons pas accepter».

Passant à la formation, «qui indique un engagement indispensable pour générer le futur», François met en garde contre deux tentations suscitées par les transformations toujours plus complexes du travail, celle de la «technophobie» et celle de la «technocratie». Il faut, estime le Saint-Père, «investir des ressources et des énergies parce que la transformation du travail exige une formation continue, créative et toujours mise à jour». Autre nécessité, celle de «rendre la dignité à certains métiers, surtout manuels, qui sont encore aujourd’hui socialement peu reconnus».

humaniser le travail

Dans ce contexte, «une formation professionnelle valide est un antidote à la dispersion scolaire et une réponse à la demande de travail dans différents secteurs de l’économie», affirme François. Pour cela, il faut aussi un lien avec les familles et les entreprises parce qu’une «technique sans humanité devient ambigüe, risquée et pas vraiment humaine et formative».

Enfin, le Pape s’attarde sur le mot «profession» qui nous définit. En effet, «le travail est un aspect fondamental de notre vie et de notre vocation», reconnait François. Pourtant, le sens de ce mot se dégrade, déplore-t-il, étant toujours plus lié à l’argent que l’on gagne qu’à la dignité et à l’apport au bien commun qu’il apporte. D’où l’importance que «les parcours de formation soient au service de la croissance globale de la personne, dans ses dimensions spirituelle, culturelle et formative».

Le Saint-Père encourage donc les formateurs dans leur engagement, parce que «une bonne formation professionnelle permet d’exercer un métier et, en même temps, de découvrir le sens de son existence dans le monde et dans la société».