Photo d'illustration du Pape François Photo d'illustration du Pape François  (ANSA)

Le Pape appelle à promouvoir une éducation génératrice de solidarité

Au nombre des audiences inscrites dans ses activités de ce vendredi, le Saint-Père a rencontré, dans la matinée du 10 mai, les responsables du Merrimack College, qui œuvre depuis près de 80 ans à la formation des jeunes aux Etats-Unis, inspiré par le principe augustinien de «cultiver la connaissance pour parvenir à la sagesse». François les a encouragés à «éduquer ces jeunes à relever les défis de leur temps dans un esprit de solidarité».

Christian Losambe, SJ – Cité du Vatican

C’est «avec joie» que le Pape a reçu en audience vendredi, au Vatican, les dirigeants du Merrimack College, une université augustinienne privée de l’État américain du Massachusetts, fondée par les pères Augustiniens en 1947 en faveur des soldats revenant de la Seconde Guerre mondiale.

Dans son discours, le Saint-Père s’est arrêté sur la mission poursuivie par cette institution, dont l’essence réside dans sa devise «Per scientiam ad sapientiam» (cf. saint Augustin, De Trinitate, 13.19.24). Il a ainsi invité les responsables du Merrimack College à réfléchir sur deux aspects interdépendants autour desquels s’articule la formation qu’ils offrent aux jeunes américains: «éduquer les jeunes à relever les défis pour grandir dans la solidarité».

Éduquer aux défis

Rappelant les circonstances difficiles dans lesquelles cette œuvre éducative a débuté au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, tendant la main à ces jeunes vétérans, témoins d’horreurs de la guerre, François a précisé qu’«il ne suffisait pas d’offrir des parcours académiques». Il fallait, en outre, «leur redonner du sens, de l’espoir et de la confiance en l’avenir, en enrichissant leur esprit, certes, mais aussi en ravivant leur cœur et en redonnant de la lumière à leur vie». En d’autres termes, a renchéri l’évêque de Rome, «il fallait leur offrir, à travers l'étude et la communauté scolaire, un chemin de renaissance intégrale».

Dans un contexte où les jeunes d'aujourd'hui vivent également au milieu de «nombreuses ‘’criticités’’: économico-financière, emploi, politique, environnementale et des valeurs, démographique et migratoire», le Saint-Père a souligné «qu’il serait important qu'eux aussi, dans le présent comme dans le passé, apprennent à affronter les défis ensemble, sans se laisser écraser par eux, en réagissant plutôt de manière à ce que chaque crise, même dans la souffrance, se transforme en une opportunité de croissance».


Grandir dans la solidarité

S’appuyant sur les écrits du Pape Benoît XVI, François a expliqué aux responsables du Merrimack College que «ce n'est pas la science qui rachète l'homme. L'homme est racheté par l'amour» (Lettre encyclique Spe Salvi, 26). Il s'agit donc, a-t-il précisé, «de former les nouvelles générations à vivre les difficultés comme des opportunités, non pas tant pour se lancer vers un avenir plein d'argent et de succès, mais d'amour: construire ensemble un humanisme solidaire». Il s’agit, a ajouté le Pape, «de leur apprendre à identifier et à orienter les ressources disponibles, avec une planification créative, vers des modèles de vie personnelle et sociale marqués par la justice et la miséricorde, qui rendent l'existence de tous et de chacun acceptable et digne».

Si la mondialisation en cours comporte, d’une part, des aspects négatifs tels que l'isolement, la marginalisation et la culture du rejet, elle a, cependant, des aspects positifs, a relevé le Saint-Père, «qui peuvent donner la possibilité d'amplifier et de magnifier la solidarité, et de promouvoir l'équité, par des moyens et des potentiels inconnus de ceux qui nous ont précédés, comme nous l'avons vu récemment, à l'occasion de catastrophes climatiques et de guerres».

Ainsi, a conclu le Pape, il serait important, dans le travail éducatif, «d'orienter les étudiants vers cette capacité de discernement et de choix, en élargissant idéalement et pratiquement le périmètre des salles de classe, pour atteindre tous les lieux où l'éducation peut générer la solidarité, le partage et la communion». Remerciant les dirigeants du Merrimack College pour le précieux travail qu’ils accomplissent dans l’État américain du Massachusetts, l’évêque de Rome les a exhortés à toujours garder à l’esprit la grande responsabilité qui leur incombe. Il les a assurés de ses prières en les confiant à l'intercession de la Vierge Marie et de saint Augustin, de qui s’inspire cette œuvre éducative.

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10 mai 2024, 12:34