Des moines invités à ne pas se conformer à l'esprit du monde

Marie Duhamel - Cité du Vatican

À l’origine de cette abbaye fondée au XIIe siècle sur les hauteurs de la province d’Avellino, ni miracles ni événements extraordinaires, souligne François, juste «la sollicitude d’un pasteur» qui souhaitait rassembler un petit nombre de personnes afin qu’elles se mettent au service de Dieu, dans un lieu qui soit un centre de prière, d’évangélisation et de charité. Dans son adresse aux moines suivant la règle de saint Benoît, le Pape revient sur deux aspects fondamentaux de leur vie et apostolat, en citant saint Augustin «Esto donum Deo ut sis sonum Dei», «Soyez un don pour Dieu, pour être don de Dieu».

Le point de départ, la prière

Être un don pour Dieu, juge François, est le sens même de la vocation monastique «qui met à la racine de toute action l’œuvre de Dieu, c’est-à-dire la prière». Le Pape propose aux moines de suivre ainsi les recommandations de saint Benoît, en ne mettant rien avant la prière, et de prier pour avoir les yeux en amande de la Vierge Marie de Montevergine, telle qu’elle est représentée avec son fils Jésus sur la célèbre icône surplombant l’autel du sanctuaire bâti dès 1124 pour honorer Marie. Des yeux «grands et bons», dit François, «prêts à accueillir larmes et prières», et qui montreront à tous ceux que vous rencontrerez que le Seigneur est bien présent dans vos cœurs.

«Porter l’image du Christ en vous, pour la montrer à vos frères» est une «vocation première» et cette mission, comme le rappelle le Pape, les moines de Montevergine l’ont concrètement réalisée lorsqu’ils ont accueilli en secret le Saint Suaire pour le protéger des bombardements lors de la Seconde Guerre mondiale.

Silence et accueil

Le Pape invite donc les moines à être don pour Dieu afin d’être «don de Dieu». Ils sont appelés à se donner généreusement à ceux qui viennent au sanctuaire, afin que, «s'approchant des sacrements de l'Eucharistie et de la Réconciliation, ils se sentent, dans l'attention et la prière, accueillis et portés sous le manteau de la Mère de Dieu». Et le fait d'être des moines, «physiquement éloignés du monde, mais spirituellement proches de ses problèmes et de ses angoisses, gardiens dans le silence de la communion avec le Seigneur, et en même temps ses hôtes généreux dans l'accueil des autres (cf. Règle 53.1)», peut faire d’eux, pour ceux qui viennent à leur rencontre, «un signe vivant et éloquent de la présence de Dieu».

Le Pape les exhorte ainsi à «ne pas céder à la tentation de vous conformer à la mentalité et aux styles du monde», à se laisser constamment transformer par Dieu, en renouvelant leurs cœurs et en grandissant en Lui (cf. Rm 12, 2), «afin que ceux qui viennent à vous à la recherche de la lumière ne soient pas déçus».