Aidons les jeunes à découvrir le dessein de Dieu pour eux, souhaite le Pape
Xavier Sartre – Cité du Vatican
Blanquerna, un nom qui est en soi tout un programme. Le Pape François ne manque pas de relever, dans son discours aux membres de cette fondation espagnole, à l’origine de la création de l’université catalane Ramon Llull, que le nom de ce roman, qui est aussi le nom du personnage principal créé par le bienheureux Ramon Llull au XIIIe siècle, évoque la manière dont ce philosophe médiéval tente «de donner, de manière pédagogique, quelques modèles de vie chrétienne qui peuvent aider chacun à suivre le Christ, là où il l’appelle».
Ramon Llull, tour à tour homme de cour, puis, après sa conversion vers l’âge de trente ans, philosophe, poète, théologien et enfin moine franciscain, tenta à son époque, en utilisant les langues vulgaires comme le catalan ou l’arabe, notamment de convertir musulmans et juifs. Cette œuvre, pour le Saint-Père, est «une leçon d’une étonnante actualité, car elle nous parle dans un langage nouveau et accessible», «agréable et clair pour ses contemporains». Cet homme du Moyen-Âge «nous propose des modèles de vie simples et naturels, dans lesquels nous pouvons servir le Seigneur et être heureux». Il permet, en somme, «de faire découvrir aux jeunes le projet de Dieu pour chacun d’entre eux». Le Pape regrette alors que «les marchés et les groupes de pression» tentent de nous imposer «des stéréotypes inaccessibles» qui ne nous causent que «douleur» et «frustration».
Le héros chrétien et l'appel de Dieu
La fondation et l’université poursuivent la mission de Ramon Llull à sept siècle de distance, «en travaillant à redonner à la famille sa vocation originelle dans la société», «en offrant aux jeunes différents parcours de vie qui, à l’instar des étapes franchies par notre personnage, les aident à surmonter les défis auxquels ils sont confrontés». Autres similitudes relevées par le Saint-Père, le fait de créer «la certitude que les pas du héros chrétien ne sont pas marqués par le désir de carriérisme, mais qu’ils répondent à un appel», que «le fait d’être appelé à des postes de responsabilité croissante doit être le résultat de l’excellence dans le service qui leur a été confié jusqu’à présent», et qu’une fois sa tâche accomplie, «le chrétien doit tendre vers la rencontre avec le Seigneur, vers la pleine consécration au service divin».
Fort de cet engagement, le Pape invite donc à persévérer sur cette voie et à éduquer «avec un langage moderne, actuel, agile, pédagogique, avec une analyse sérieuse de la réalité» en gardant à l’esprit que l’on éduque «des hommes et des femmes intègres, et non des répliques illusoires d’idéaux impossibles», qui «essaient de donner le meilleur d’eux-mêmes dans le service auquel Dieu les appelle». Revenant toujours à l’ouvrage de Ramon Llull, François insiste sur le fait que «tout est un voyage vers un but qui dépasse cette réalité, la rencontre de l’ami avec l’aimé».
Le Saint-Père souhaite enfin que l’université puisse éclairer la vie de ses élèves par la présence de Jésus, et «que cette certitude leur fasse prendre conscience de leur dignité d’amis de Dieu et des hommes et qu’ils soient capables de dissiper les ténèbres qui recouvrent ce monde loin de sa véritable essence».
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