Le pèlerinage aux catacombes, signe d’espérance selon François
Delphine Allaire – Cité du Vatican
L’Italie regorge de catacombes chrétiennes du Latium à l'île de Pianosa, en passant par la Sicile et la Campanie. Le Successeur de Pierre a vivement encouragé les archéologues, étudiants ou chercheurs à préserver, protéger et valoriser ce précieux patrimoine souterrain, «témoignage unique du pèlerinage chrétien des origines». En ce sens, la Journée des catacombes, instituée pour la première fois en 2018, contribue à en favoriser la connaissance et la fréquentation.
À six mois du prochain Jubilé où 30 millions de pèlerins sont attendus dans la Ville éternelle, le Pape a souhaité attirer l’attention des membres de la commission pontificale fondée en 1852 par Pie IX, actuellement dirigée par Mgr Pasquale Iacobone, sur la manière de décliner le thème «Pèlerins de l’espérance» en ces lieux historiques de l'Église primitive.
Dans les catacombes se trouvent en effet les nombreux signes du pèlerinage chrétien des origines: le Pape pense là «aux très importants graffitis de ce que l'on appelle la triclia des catacombes de Saint-Sébastien», «la Memoria Apostolorum, où les reliques des apôtres Pierre et Paul étaient vénérées ensemble». Des sentiers sertis des plus anciens symboles et représentations chrétiennes, où témoigne l'espérance chrétienne.
Les catacombes, lieux d'attente et d'espérance
«Dans les catacombes, tout parle d'espérance, tout: tout parle de la vie au-delà de la mort, de la libération des dangers et de la mort elle-même par l'œuvre de Dieu qui, dans le Christ, le bon Pasteur, nous appelle à participer à la félicité du Paradis, évoquée par des figures de plantes luxuriantes, de fleurs, de prairies verdoyantes, de paons et de colombes, de brebis en train de paître... Tout parle d'espérance et de vie!», s’est réjoui François. En tant que «cimetières», c'est-à-dire «dortoirs», a poursuivi le Pape, les catacombes témoignent de l'attente, de l'espérance du chrétien, qui croit en la résurrection du Christ et en la résurrection de la chair.
«Le pèlerinage aux catacombes se configure donc comme un itinéraire qui permet d'expérimenter le sens de l'attente et de l'espérance chrétienne; il nous rappelle que nous sommes tous des pèlerins, en route vers le but de la rencontre avec Dieu qui, dans le Christ ressuscité, nous appelle à partager sa béatitude et sa paix», a ajouté l’évêque de Rome, entré pour la première fois de sa vie dans des catacombes en célébrant la messe des défunts aux catacombes de Priscille à Rome, le 2 novembre 2019.
Le souvenir des martyrs
François est particulièrement touché par le souvenir des martyrs qui jalonnent le parcours, félicitant la commission pontificale pour sa proposition de mise en valeur des tombes des martyrs en vue du Jubilé. «S'arrêter devant eux nous met face à l'exemple courageux de ces chrétiens, toujours d'actualité, et nous invite à prier pour tant de frères et sœurs qui souffrent aujourd'hui de persécutions pour leur foi dans le Christ», a-t-il assuré, approuvant l’augmentation du nombre de sites de catacombes accessibles et remerciant ces «gardiens du patrimoine de foi et d'art des catacombes chrétiennes d'Italie» pour leur service «à la mémoire et à l'avenir» comme «aux racines et à l'évangélisation».
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