Le Pape François concède le culte liturgique au religieux français Guy de Montpellier
Vatican News
«L'exemple de Guy de Montpellier, un homme absolument unique par son humble vie spirituelle, son obéissance et son service aux pauvres, nous a toujours attirés et inspirés. Nous pensons donc que le moment est venu de le présenter d'une manière spéciale à l'Église de Dieu, à laquelle il continue de parler par sa foi et ses œuvres de miséricorde».
Par un Motu proprio intitulé Fide Incensus, publié aujourd'hui 18 mai, le Pape François accorde aux ordres, congrégations et communautés inspirés par le charisme des hôpitaux du Saint-Esprit le culte liturgique avec le titre de Bienheureux du moine français, Guy de Montpellier. Ce fondateur des Hospitaliers du Saint-Esprit et de la Confraternité du Saint-Esprit pour le soin des enfants pauvres et malades en particulier a été chargé par le Pape Innocent III en 1204, de s’occuper de l’hôpital du Saint-Esprit-en-Saxe à Rome. Cet hôpital, chargé d’accueillir et de soigner toutes les misères, a inspiré de nombreux autres hôpitaux dans de nombreuses villes, hôpitaux qui prenaient souvent le nom d’hôpital du Saint-Esprit.
De nombreuses demandes
La décision du Souverain pontife est le résultat des «louables jugements» exprimés par ses prédécesseurs sur «la sainteté de vie» de Guy de Montpellier, mais aussi des «nombreuses demandes constamment adressées par des cardinaux, des évêques, des religieux, et surtout par des ordres, des congrégations et des instituts inspirés par la Règle et la vie de Guy, ainsi que par des laïcs, qui se sont adressés au Saint-Siège pour conférer les honneurs liturgiques à Guy de Montpellier». Considérant les «excellents mérites» du religieux, le Pape a donc décidé «pour le bien des âmes» d'accorder ce «signe spécial de grâce».
La commémoration liturgique du 7 février
Guy de Montpellier, précise le document, est donc inscrit au catalogue des bienheureux: sa mémoire, avec la liturgie des heures et la célébration eucharistique, sera placée le 7 février. Elle sera obligatoire pour les ordres, congrégations et instituts s'inspirant de son charisme.
Un service commencé dans la banlieue de Montpellier
Dans Fide incensus, le Saint-Père retrace ensuite la vie et l'œuvre de cet homme qui, comme l'écrit Pierre Saunier, était «enflammé de foi, ardent de charité, pieux et aimant les pauvres au point de les honorer comme des maîtres, de les vénérer comme des patrons, de les aimer comme des frères, de les soigner comme des fils, et enfin de les vénérer comme l'image du Christ».
Né dans la seconde moitié du XIIe siècle à Montpellier, au sein d'une famille aisée, Guy commença dès son plus jeune âge à servir les plus démunis, en fondant une maison-hôpital à leur intention dans la périphérie de cette ville française. Une œuvre de miséricorde qu'il confia dès le début à l'Esprit Saint. Il trouve rapidement de nombreux disciples, inspirés par son exemple: une communauté d'hommes et de femmes, laïcs et clercs, est née.
Le soutien du pape Innocent III
Lothaire de Segni, le futur pape Innocent III, prend connaissance des œuvres de Guy lors de ses études en France et, une fois élu au trône pétrinien, lui apporte son soutien par la bulle Hiis precipue (1198), par laquelle il demande à tous les évêques d'appuyer ses initiatives. La même année, l'hôpital de Montpellier passe sous la juridiction directe du Saint-Siège et le Pape confirme la règle monastique préparée par Guy pour sa communauté qui, outre l'hôpital de Montpellier, compte déjà dix autres lieux similaires dans le sud de la France et deux à Rome.
Aide aux bébés abandonnés et aux enfants non désirés
Une autre bulle Cupientes pro plurimis, publiée en 1201, confie à Guy de Montpellier et à ses compagnons, l'église Sainte-Marie-en-Saxe à Rome (aujourd'hui devenue l’église Saint-Esprit-en-Saxe) ainsi que la domus hospitalis, fondée par Innocent III lui-même entre 1198 et 1201.
Le Pape François écrit dans le Motu Proprio que l'œuvre de Guido visait à «embrasser l'homme dans sa totalité, dans son âme et dans son corps, et s'étendait du plus petit au plus grand... L'idéal d'aider tout le monde était particulièrement concret dans le soin des bébés abandonnés et des enfants non désirés. Outre l'assistance matérielle et spirituelle aux mères abandonnées et aux prostituées, l'une des premières tour d’abandon a été construite dans l'hôpital du Saint-Esprit-en-Saxe, où les nourrissons pouvaient être laissés anonymement sous la garde de la communauté». Dans cette domus hospitalis, les enfants abandonnés recevaient ainsi une opportunité de développement intégral.
À la recherche des nécessiteux
En outre, Guy «ne se contentait pas d'aider ceux qui venaient à lui, mais encourageait ses sœurs et ses frères à aller dans les rues à la recherche des nécessiteux». Un service inconditionnel aux pauvres auquel les religieux associaient la contemplation religieuse de l'amour de Dieu. En 1204, le pape Innocent III, par la bulle Inter opera pietatis, reconfirme le nouvel ordre et sa juridiction sur l'hôpital romain de l'église Saint-Esprit-en-Saxe, qui devient ainsi la maison générale de l'ordre tout entier.
Une mémoire préservée en silence
Guy de Montpellier est mort à Rome au début de l'année 1208. Sa mémoire d'«humble et modeste serviteur des pauvres» a été «silencieusement» conservée pendant les quatre siècles suivants dans les monastères et les hôpitaux qui ont vécu selon la règle qu'il avait rédigée. Et les générations successives de sœurs et de frères «se sont souvenus de lui dans la prière quotidienne et dans l'accomplissement fidèle du charisme de leur ordre». Son œuvre continue aujourd'hui à porter «de nombreux et bons fruits», grâce aux communautés religieuses qui aident inlassablement les pauvres. D'où la décision du Pape de lui accorder le culte avec le titre de Bienheureux.
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