Dialogue du Pape avec des jeunes dans une paroisse de Rome
Salvatore Cernuzio et Olivier Bonnel- Cité du Vatican
Les rendez-vous de "l'école de prière" en préparation du Jubilé 2025 avec le Pape François se poursuivent. Ce vendredi après-midi le Saint-Père, accompagné du Pro-préfet du Dicastère pour l'Évangélisation, Mgr Rino Fisichella, a rencontré environ 80 enfants et jeunes de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous, située à l'est de Rome, pour la deuxième étape de l'initiative pour l'année de la prière.
C'est la deuxième rencontre dans le cadre de cette initiative après le 11 avril dernier où l’évêque de Rome avait rencontré 200 enfants du catéchisme dans une autre paroisse de la ville. Arrivé en milieu d'après-midi par suprise, le Saint-Père a été accueilli avec beaucoup d'enthousiasme par les jeunes réunis pour leur rencontre hebdomadaire. Parmi eux se trouvaient également de nombreux catéchistes, animateurs de la paroisse et scouts, qui lui ont posé quelques questions.
L'importance de se mettre en chemin
Parmi les jeunes, Tiziano, qui a demandé au Pape comment comprendre sa propre vocation. «Chacun de nous doit se poser cette question», a répondu François, «parce que le Seigneur a un projet pour chacun de nous. Chacun doit essayer de comprendre ce que le Seigneur attend de lui, le lui demander». Il a ensuite raconté sa propre expérience d'enfant, de jeune ouvrier au moment d'entrer au séminaire. «Demandez au Seigneur dans la prière: que veux-tu de moi?»
Le Saint-Père a ensuite invité les jeunes à «cultiver l'amitié», les invitant à «ne jamais marcher seuls». À un jeune qui avouait ne pas croire en Dieu, le Pape a rappelé l'importance de se mettre en chemin. «Personne ne doit être condamné s'il ne croit pas. Il est important d'être en chemin. Si je vois un jeune qui ne bouge pas, qui reste assis dans la vie, qui n'aime pas bouger, c'est mauvais, mais si je vois un jeune qui se met en mouvement, je lui tire mon chapeau. Bougez pour un idéal».
La question de la natalité
Le Pape a ensuite échangé avec un jeune couple, Stefano et Silvia pour aborder un thème qui lui est cher, celui de la natalité. «Regardez comme elle sait qu'on parle d'elle» a-t-il dit en souriant, montrant la petite fille du couple, Benedetta, qui s'est approchée avec curiosité du Saint-Père. «Si l'on pensait humainement au fait d'avoir un enfant, avec les peurs, les guerres, on ne le ferait pas. Mais même avec toutes les difficultés, je peux dire que cela en vaut la peine».
Le Pape a partagé une nouvelle fois ses craintes devant le phénomène de la dénatalité: «L'espoir, ce sont les enfants. Il est vrai que l'on pense à l'avenir. C'est vrai que c'est un risque, mais c'est plutôt un risque de ne pas en avoir. C'est un risque social», a-t-il dit.
Le témoignage de l'Église aujourd'hui
Toujours en réponse à une question, le Pape a parlé du témoignage de l'Église dans le monde d'aujourd'hui. À cet égard, il a mentionné une vidéo récente de jeunes du Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo, qui ont été assassinés par des terroristes parce qu'ils ne voulaient pas renoncer au christianisme. «L'Église, ce sont les chrétiens qui témoignent», a-t-il déclaré. Ce ne sont pas seulement les prêtres et les évêques ou «l’Église institutionnelle», mais nous tous qui sommes l'Église.
Et pour être crédible, l'Église, a-t-il répété, «doit se dépouiller de toute mondanité»: «Les valeurs de l'Église -le cœur de la réflexion du souverain pontife- sont celles de l'Évangile, pas celles d'une société qui se dit catholique», ou de ceux qui vont à la messe le dimanche et donnent ensuite un contre-témoignage.
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