«Ne vous lassez pas de faire le bien», dit le Pape à des prêtres de Rome
Salvatore Cernuzio - Cité du Vatican
«Bienvenue chez nous, Pape François», les Sœurs disciples du Divin Maître ont réservé un accueil sincère et très enthousiaste au Souverain pontife, qui venait de sortir de sa Fiat 500 L, vers 16h10, mercredi après-midi. Dans le grand complexe de la congrégation, dans le quartier Portuense à Rome, le Pape est venu rencontrer 90 «jeunes» prêtres de son diocèse ordonnés au plus tard en 2014, il y a dix ans. Ce rendez-vous suit une précédente rencontre le 14 mai dernier avec d’«anciens» prêtres ordonnés il y a plus de 40 ans. Le prochain rendez-vous, déjà annoncé par le Vicariat de Rome, aura lieu le 11 juin avec le clergé «moyen» du Capitole.
L'accueil de toutes les communautés de moniales
Arrivé sur les lieux, le Pape a immédiatement entamé un dialogue avec les cinq moniales, italiennes et étrangères (l'une d'elles était chargée des photos), qui l'attendaient à l'extérieur de la crypte, en compagnie de Mgr Baldo Reina. «Merci, merci, combien de novices avez-vous?» Un échange difficile à entendre, dominé par un tonnerre d'applaudissements, à la vue de la soutane blanche. Toutes les moniales, enthousiastes, voulaient saluer le Pape: les plus anciennes de la communauté au premier rang, beaucoup en fauteuil roulant, ainsi que les collaborateurs de la structure, y compris ceux de la petite rédaction interne de la revue bimestrielle La vita in Cristo e nella Chiesa, certains accompagnés de leurs enfants, étaient alignés sur les bancs.
Le dialogue avec les prêtres
«Merci pour vos paroles», a dit le Pape en regardant le groupe présent dans la chapelle. «Je vous salue et vous bénis. Ne vous lassez pas de faire le bien!» Le Souverain pontife a ensuite reçu en cadeau une chasuble cousue par les Sœurs Disciples, avec un livre sur l'histoire de la fondatrice. Elles ont célébré en février dernier le centenaire de leur fondation.
En montant à l'église dédiée à Jésus Divin Maître, le Pape a été accueilli par les jeunes prêtres (également sous des applaudissements nourris), dont certains -a expliqué Mgr Michele Di Tolve, délégué pour le diaconat, le clergé et la vie religieuse- ont été ordonnés en 2024. La rencontre a débuté par une prière et la lecture de l'Évangile du jour. Puis, «vu qu'il nous a convoqués le jour de la mémoire de saint Paul VI», a expliqué Mgr Di Tolve, il a, avec les prêtres, récité la prière que le pape Paul VI, «nous a transmise».
Proximité, crise, service, pastorale
Comme les fois précédentes, des sujets essentiellement pastoraux ont été abordés, parmi lesquels, rapporte la Salle de presse du Saint-Siège, «l'expérience des premières années de sacerdoce, l'heureuse découverte de la foi du peuple, mais aussi le défi du contact et du service des malades auxquels il faut répondre avec proximité, compassion, tendresse, et les crises rencontrées dans la vie sacerdotale».
Non au bavardage, oui au dialogue
«D'une crise, on ne sort pas seul», a déclaré le Pape. Avec les prêtres, il a également parlé du diocèse de Rome, «de son développement, de sa beauté, de certaines faiblesses, auxquelles nous devons répondre. Non par le bavardage mais par le dialogue, dans le cheminement synodal en cours, au risque de le réduire à un slogan, plutôt que de le vivre comme une manière de vivre l'Église». Le Pape a ainsi cité à nouveau Paul VI et l'exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi, qui est toujours d'actualité: «Un joyau qui soutient notre travail pastoral».
La solitude dans la ville, la proximité, la paternité, les relations difficiles, ont été les thèmes du dialogue, avec François qui, une fois de plus, a réitéré «l'importance d'être proche des personnes âgées, comme un “test de proximité”, en se demandant: “Est-ce que je vais les voir, est-ce que je les écoute”, et de le faire avec modestie». En saluant les jeunes prêtres, le Pape les a invités à la prochaine célébration du Corpus Christi, prévue le dimanche 2 juin, et les a remerciés pour leur prière et leur dialogue franc.
«Les crises de la guerre, de la post-pandémie, les problèmes de la jeunesse»
«C'est une rencontre très souhaitée par le Saint-Père», a expliqué Mgr Di Tolve en marge de la réunion. Les prêtres «ont demandé au Pape ce que signifie traverser la crise des personnes et la crise dans laquelle elles se trouvent, parce qu'il y a des situations difficiles» dans une époque difficile, marquée par «la guerre», par les conséquences de la pandémie, par la situation des «jeunes qui sont pris au piège de mentalités qui les désorientent» ou encore par la situation dans laquelle se trouvent certaines maisons de Rome «où, dit Mgr Di Tolve, il y a des personnes âgées qui sont au 5ème, 6ème ou 7ème étage sans ascenseur, et qui ne peuvent pas descendre».
Pour lui l'après-midi de ce mercredi 29 mai, a été un bon encouragement pour les prêtres qui ont récemment débuté leur ministère. «Des années de formation», selon Mgr Di Tolve, «il ne suffit pas d'être formé au séminaire, on devient prêtre en exerçant réellement le ministère. C'est pourquoi les questions de nos prêtres portaient précisément sur le fait de devenir des pasteurs au milieu du peuple de Dieu, avec les différentes affectations, la disposition de leur personne, du temps à vivre en relation avec Dieu, avec les autres, avec les besoins du peuple». Parmi les conseils, les questions, les suggestions, le Pape a notamment recommandé les «quatre proximités» à vivre en permanence: «la proximité avec Dieu, la proximité avec l'évêque, la proximité avec les autres dans la fraternité et la proximité avec le peuple de Dieu».
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