François: la traite des personnes, un mal à éliminer par une approche systémique

Stanislas Kambashi, SJ – Cité du Vatican

«Marcher ensemble pour mettre fin à la traite: la compassion en action pour la transformation» est le thème qui a réuni pendant une semaine les membres de Talitha Kum. Dans son discours, le Pape leur a exprimé sa gratitude pour tout ce qu’ils font, à la fois personnellement et tous ensemble, pour vaincre la traite des personnes, qui est «l'un des fléaux les plus terribles de notre époque».

Pour François, la traite des êtres humains est un mal «systémique» qui peut et doit être éliminé «par une approche systématique à plusieurs niveaux». Le Saint-Père a cité quelques causes favorisant la traite, dont les guerres et les conflits, les effets du changement climatique, les inégalités socio-économiques, la vulnérabilité des personnes forcées à migrer et la situation inégale dans laquelle se trouvent les femmes et les filles en particulier.

«Un odieux phénomène criminel»

Avec regret, le Pape constate que la traite est une activité qui empiète sur la dignité des personnes, elle ne respecte ni ne regarde personne en face, «garantissant des profits importants à des personnes sans scrupules moraux». Elle est malheureusement «en constante évolution et trouve toujours de nouveaux moyens de se développer, comme ce fut le cas lors de la pandémie». Malgré cette triste situation, François exhorte à ne pas se décourager, mais à compter sur la puissance de l'Esprit de Jésus-Christ et le dévouement de tant de personnes, afin de travailler sur son élimination totale. Pour cela, il invite à suivre les traces des membres de Talitha Kum: «être aux côtés des victimes, les écouter, les aider à se remettre sur pied et, ensemble, agir contre la traite». Ce n’est qu’en étant en communauté que l’on peut vraiment être efficaces contre «cet odieux phénomène criminel», insiste le Saint-Père, en citant le thème de la 2è assemblée générale de cette fondation.

15 ans de lutte contre la traite

S’engager dans la lutte contre le fléau qu’est la traite n’est pas facile, reconnait le Pape, qui félicite les religieuses et leurs partenaires qui ont montré, en 15 ans, que c’était possible. «Talitha Kum est devenu un réseau étendu et mondial et, en même temps, bien enraciné dans les églises locales. Il est devenu un point de référence pour les victimes, leurs familles, les personnes à risque et les communautés vulnérables», a souligné François. L’évêque de Rome a aussi indiqué que les appels de ses réseaux «constituent un appel fort à la responsabilité des gouvernements et des institutions nationales et locales».

Le Saint-Père a conclu son discours en encourageant les membres de Talitha Kum à poursuivre sur cette voie, en menant des actions de prévention et de traitement des personnes exploitées et en tissant de nombreuses et précieuses relations, indispensables pour combattre et vaincre ensemble la traite. Il a promis de lire attentivement la déclaration finale de leur deuxième assemblée générale et d’en faire la promotion.