Audience générale: «là où l’Esprit du Seigneur est présent, là est la liberté»
Myriam Sandouno – Cité du Vatican
Poursuivant son nouveau cycle de catéchèse sur l’action de l’Esprit Saint et l’Église, le Pape a centré aujourd’hui son enseignement, sur le nom par lequel l'Esprit Saint est appelé dans la Bible. «La troisième personne de la Trinité a également un nom: elle s'appelle l'Esprit Saint. Mais, a précisé François, "Esprit" est la version latinisée». En effet, c’est bien sous le nom de «Ruach», qui signifie «souffle, vent, respiration», que «les prophètes, les psalmistes, Marie, Jésus et les Apôtres l'ont invoqué».
Si le nom n'est jamais une simple appellation conventionnelle et dit toujours quelque chose de la personne, de son origine ou de sa mission, comme l’a expliqué l’évêque de Rome, «c'est aussi le cas du nom Ruach». Il contient «la première révélation fondamentale sur la personne et la fonction de l'Esprit Saint». François ne voit pas de hasard si, à la Pentecôte, l'Esprit Saint est descendu sur les Apôtres accompagné «d’“un violent coup de vent” (cf. Ac 2, 2). C'est comme si l'Esprit Saint voulait apposer sa signature sur ce qui se passait», a fait remarquer le Pape.
Ruach, «l'Esprit Saint»
L'image du vent reflète la «puissance de l'Esprit divin». L'expression «Esprit et puissance», ou «puissance de l'Esprit», est une combinaison récurrente dans la Bible, note le Pape. «Le vent est une force impétueuse et indomptable. Il est même capable de déplacer les océans».
S’arrêtant sur la vie de Jésus, le Pape a évoqué une caractéristique du vent: celle de la liberté. «Le vent souffle où il veut: tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit» (Jn 3,8), dit Jésus à Nicodème.
L’Esprit anime les institutions, mais lui-même ne peut être «institutionnalisé»
«Prétendre enfermer l'Esprit Saint dans des concepts, des définitions, des thèses ou des traités, comme le rationalisme moderne a parfois tenté de le faire, c'est le perdre, l'annuler ou le réduire à l'esprit humain pur et simple», a déclaré l’évêque de Rome.
Et même «dans le domaine ecclésiastique», a reconnu François, il «existe une tentation analogue, celle de vouloir enfermer l'Esprit Saint dans des canons, des institutions, des définitions». De façon plus claire, le Pape a souligné que l'Esprit crée et anime les institutions, mais lui-même ne peut être «institutionnalisé». «Le vent souffle “où il veut”, de même l'Esprit distribue ses dons “comme il veut”» (1 Co 12,11), a-t-il répété.
«Là où l’esprit du Seigneur est présent, la liberté est là»
Dans la présence de l’Esprit demeure une «liberté très singulière, bien différente de ce que l'on entend communément». Il ne s'agit pas de la liberté de faire ce que l'on veut, mais de la liberté de faire librement ce que Dieu veut, a précisé le Pape. Il n’est pas ici question «de la liberté de faire le bien ou le mal, mais la liberté de faire le bien et de le faire librement, c'est-à-dire par attraction et non par contrainte», a-t-il ajouté, faisant référence à la liberté des enfants, et non des esclaves.
Et comme saint Paul le signifiait dans ses écrits aux Galates: «Vous, frères, vous avez été appelés à la liberté. Mais que cette liberté ne soit pas un prétexte pour votre égoïsme; au contraire, mettez-vous, par amour, au service les uns des autres». La liberté du chrétien ne rime pas avec «inconduite, impureté, débauche, idolâtrie, sorcellerie, haines, rivalité, jalousie, emportements, intrigues, divisions, sectarisme, envie, beuveries, orgies et autres choses du même genre». La chair mène à de telles actions, comme l’indique saint Paul (Ga 5,19-21).
Une liberté qui n'exploite pas
Le Pape a également fustigé cette liberté qui permet aux riches d'exploiter les pauvres, aux forts d'exploiter les faibles et à tous d'exploiter l'environnement en toute impunité. Où puiser cette liberté de l'Esprit, si contraire à la liberté de l’égoïsme, a interrogé le Pape, indiquant ensuite que la réponse se trouve dans les paroles que Jésus a adressées un jour à ses auditeurs: «Si donc le Fils vous rend libres, réellement vous serez libres» (Jn 8, 36).
François pour terminer a demandé «à Jésus de faire de nous, par son Esprit Saint, des hommes et des femmes vraiment libres. Libres de servir, dans l'amour et la joie».
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