Le Pape depuis les jardins du Vatican: «je prie chaque jour pour la Terre Sainte»
Myriam Sandouno – Cité du Vatican
Faire mémoire aujourd’hui de cet événement est important, particulièrement à la lumière de ce qui se passe malheureusement en Israël et en Palestine, a déclaré le Pape. «Depuis des mois, nous assistons à une montée de l’hostilité et nous voyons tant d’innocents mourir sous nos yeux». Une situation qui attriste François.
Il y a de cela 10 ans, le 8 juin 2014 dans les jardins du Vatican, avec les présidents israélien et palestinien, feu Shimon Peres et Mahmoud Abbas, l’évêque de Rome avait prié et planté un olivier en signe de paix pour le Proche-Orient. Le Souverain pontife dit «porter dans son cœur une grande reconnaissance au Seigneur pour ce jour», gardant le souvenir de «l’étreinte émouvante que les deux Présidents ont échangée», en présence aussi de Sa Sainteté Bartholomée Ier, Patriarche Œcuménique, et des représentants des communautés chrétiennes, juives et musulmanes, venues de Jérusalem.
Ce vendredi 7 mai, une cérémonie de commémoration de l’événement a été organisée non loin de l’Académie pontificale des sciences et de l'olivier planté jadis. Arrivé en voiture de golf à 18 heures, le Pape a traversé les deux rangées de chaises rouges installées dans le jardin entre la Casina Pio IV et les Musées du Vatican: d'un côté se trouvaient, les ambassadeurs accrédités près le Saint-Siège et, de l'autre, plusieurs membres du Collège des cardinaux.
Ce fut l’occasion pour le Successeur de Pierre, de se pencher sur la situation de guerre en cours à Gaza, où le nouveau bilan fait état de 36.731 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Les prières du Pape
«Chaque jour, je prie pour que cette guerre s’achève enfin. Je pense à tous ceux qui souffrent, en Israël et en Palestine: aux chrétiens, aux juifs et aux musulmans. Je pense à combien il est urgent que, des décombres de Gaza, surgisse enfin la décision de faire taire les armes», a déclaré le Saint-Père, appelant à un cessez-le-feu. Il a également tourné ses pensées vers les otages israéliens, demandant leur libération, et les membres de leurs familles; vers la population palestinienne, souhaitant qu’elle soit protégée et qu’elle reçoive toute l’aide humanitaire dont elle a besoin; ainsi que vers les nombreuses personnes déplacées par les combats.
«Je pense aussi aux Palestiniens et aux Israéliens de bonne volonté qui, au milieu des larmes et des souffrances, ne cessent d’attendre avec espérance l’arrivée d’un jour nouveau» et s’efforcent «d’anticiper l’aube d’un monde pacifique dans lequel tous les peuples, de leurs épées, forgeront des socs, et de leurs lances, des faucilles. Jamais nation contre nation ne lèvera l’épée; ils n’apprendront plus la guerre» (Is 2, 4), a dit le Pape argentin dans son discours.
La paix
Dans ce monde plein de souffrances, et où la guerre tue par milliers, a poursuivi François, «nous voulons renouveler notre prière, nous voulons encore élever vers Dieu notre supplique pour la paix, comme nous l’avons fait il y a dix ans». Puis de préciser que la paix ne se fait pas seulement sur des accords écrits sur papier ou sur des compromis humains et politiques. «Elle vient de cœurs transformés, elle naît lorsque chacun de nous est rejoint et touché par l’amour de Dieu, qui dissout notre égoïsme, brise nos préjugés et nous donne le goût et la joie de l’amitié, de la fraternité et de la solidarité mutuelle», a-t-il indiqué. Ainsi, «il ne peut y avoir de paix si nous ne laissons pas d’abord Dieu lui-même désarmer notre cœur, pour le rendre accueillant, compatissant et miséricordieux».
Dix ans après avoir planté l’Olivier qui se dresse maintenant devant le Successeur de Pierre, François a invoqué le Seigneur, «afin que cet olivier planté là croisse: il est déjà devenu fort et luxuriant, parce qu’il a été à l’abri des vents et arrosé avec soin». De la même manière, «nous devons demander à Dieu que la paix germe dans le cœur de chaque homme, dans chaque peuple et nation, dans chaque parcelle de terre», à l’abri des vents de la guerre et arrosée par ceux qui s’efforcent chaque jour de vivre en fraternité.
François a invité à ne «pas cesser de rêver de paix», «qui nous donne la joie inespérée de nous sentir membres d’une unique famille humaine». Israël et la Palestine ont besoin d'une accolade de paix, a-t-il laissé entendre, priant le Seigneur pour que «les chefs d’États et les parties en conflit, retrouvent le chemin de la concorde et de l’unité. Qu’ils se reconnaissent tous comme des frères».
Arroser l'olivier de la paix
À la fin de la cérémonie, le Pape François a été approché par le rabbin Alberto Funaro, responsable du Temple majeur de Rome, et Abdellah Redouane, secrétaire général du Centre culturel islamique d'Italie. Étaient également présents, les ambassadeurs près le Saint-Siège d'Israël et de Palestine. Ensemble, ils se sont tournés vers l'olivier, au pied duquel brille la plaque de l'événement de 2014, pour l’arroser. Un geste symbolique, rempli d’espérance, en faveur de la paix.
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