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Don Giacomo Tantardini et le cardinal Jorge Mario Bergoglio à Rome en 2012. Don Giacomo Tantardini et le cardinal Jorge Mario Bergoglio à Rome en 2012.  (Paolo Galosi)

Le Pape: méditer les sermons du père Tantardini est bon pour nos âmes

«Nous avons trop longtemps réduit le christianisme à un code de règles ou à un effort volontariste, mais tout moralisme nous laisse finalement avec un sentiment d'échec et de tristesse. La grâce est le protagoniste des homélies de Don Giacomo», écrit François dans la préface d’un livre paru ce vendredi 21 juin. Intitulé «Il est beau de se laisser aller dans les bras du Fils de Dieu», l’ouvrage publié par la LEV recueille les homélies du prêtre italien à San Lorenzo fuori le Mura (2007-2012).

Pape François

Ce livre rassemble les homélies de Don Giacomo Tantardini, un prêtre d'origine lombarde qui, avec une grande passion, a exercé son apostolat presque entièrement dans la Ville éternelle. Au fil des ans, ses homélies ont nourri spirituellement des milliers de jeunes et de moins jeunes qui se pressaient le samedi soir dans la basilique de San Lorenzo fuori le Mura. Personne n'était distrait lorsqu'il prêchait: chaque mot restait dans le cœur et illuminait la vie.

C'est dans cette église paléochrétienne, où sont vénérées les reliques du saint diacre Laurent, que j'ai également rencontré Don Giacomo. Comme je l'ai mentionné dans le mensuel "30 Giorni" à l'occasion de sa mort en 2012, la dernière image que je garde de lui est "lors de la cérémonie de confirmation à St Laurence hors les murs, les mains jointes, les yeux ouverts et émerveillés, souriant et sérieux à la fois" (Il mio amico don Giacomo, 30 Giorni, no. 5, 2012). Il était déjà gravement malade, nous avons prié pour sa santé... et il a remercié avec un geste d'espoir de guérison et, en même temps, de confiance.

La couverture du livre publié par Libreria Editrice Vaticana "Il est beau de se laisser aller dans les bras du Fils de Dieu".
La couverture du livre publié par Libreria Editrice Vaticana "Il est beau de se laisser aller dans les bras du Fils de Dieu".

La décision de publier les textes de ses homélies (de 2007 à 2012) n'est pas seulement un hommage à la mémoire de ce prêtre, qui fut un fils spirituel vivant du père Luigi Giussani. La lecture et la méditation de ses sermons feront du bien à nos âmes aujourd'hui aussi, car ils nous communiquent l'essence originelle de la vie chrétienne.

L'Église a toujours besoin de retrouver l'essentiel. Pendant trop longtemps, nous avons réduit le christianisme à un code de règles ou à un effort volontariste, mais tout moralisme nous laisse finalement avec un sentiment d'échec et de tristesse. Dans les méditations de Don Giacomo, le grand protagoniste est toujours la Grâce, parce qu'il sait, pour l'avoir expérimenté, que l'initiative de Dieu anticipe et devance toujours nos moindres intentions, en allumant un désir de bien pour nous et pour notre prochain, surtout celui qui en a le plus besoin. Au mot «grâce», Don Giacomo associe toujours un autre mot, qui le rend concret: «attraction», parce que le Seigneur nous attire toujours par le charme de son humanité.

L'un des épisodes évangéliques les plus récurrents dans les homélies de Don Giacomo est la conversion de Zachée: un «traître du peuple», dont le changement inattendu se produit lorsque, ayant grimpé à cet arbre par curiosité, il rencontre le regard de Jésus: «Zachée redescend en courant, plein de joie. ... ce regard est le pur reflet du regard; c'est le seul regard qui ne soit pas impuissant, c'est le seul regard qui soit plein de joie, c'est le seul regard que l'homme ne possède pas, parce qu'il est seulement regardé» (Homélie du 3 novembre 2007).

Le cardinal Bergoglio et Don Giacomo en 2009.
Le cardinal Bergoglio et Don Giacomo en 2009.

C'est pourquoi la prière devient la dimension la plus importante de la vie. «Chi prega si salva» (Qui prie est sauvé) est une devise de saint Alphonse Marie de Liguori que Don Giacomo aimait beaucoup, et ce n'est pas un hasard. La prière n'est pas une évasion dévotionnelle d'un monde «mauvais». C'est demander, du plus profond de soi, ce qui donne un sens et une possibilité de joie à la vie. C'est demander que Lui-même vienne habiter notre vie: «On espère en disant: "Viens". L'enfant n'espère pas abstraitement en la mère, l'enfant espère que la mère est proche de lui, donc l'espérance chrétienne s'exprime dans la question, elle s'exprime en disant: "Viens, viens"» (Homélie du 1er décembre 2007).

C'est un langage simple, celui de Don Giacomo, mais on sent dans ces pages la densité de ses lectures, de la pensée théologique de son favori saint Augustin à la prose poétique de Charles Péguy, en passant par la «petite voie» de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus: «Quand je suis charitable, il n'y a que Jésus qui agit en moi» est sa citation préférée.

Nombreuses sont les homélies qui touchent le cœur. La plus émouvante est certainement la dernière, datée du samedi 31 mars 2012, quelques jours après sa mort, qui se termine par une phrase simple, prononcée difficilement - nous lisons dans le livre - avec un fil de voix: «Qu'il est beau de se laisser aller dans les bras du Fils de Dieu». Toute sa vie et sa prédication étaient dans ces dix mots livrés à ses amis et à nous tous.

Don Giacomo Tantardini - Université de Padoue 2008 (Photo © Paolo Galosi)
Don Giacomo Tantardini - Université de Padoue 2008 (Photo © Paolo Galosi)

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21 juin 2024, 14:50