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Le Pape François avec les prêtres allemands victimes d'abus ce mardi 25 juin. Le Pape François avec les prêtres allemands victimes d'abus ce mardi 25 juin.  

Le Pape a reçu des prêtres germanophones victimes d'abus

Ce mardi matin, le Pape François a reçu quelques prêtres de l'espace germanophone qui ont été victimes d'abus dans leur jeunesse. Il y a plus d’un an, le chef de l'Église catholique avait accueilli un groupe de l'archidiocèse de Munich et Freising lors d'une audience générale. Cette fois encore, l'échange a été intense.

Mario Galgano - Cité du Vatican

Liudger Gottschlich est prêtre dans l'archidiocèse de Paderborn. À l’âge de onze ans, il a été victime d'abus de la part d'un prêtre. Aujourd'hui, il travaille lui-même comme aumônier pour les personnes concernées par les abus, depuis plus de 30 ans. Au cours de ces années d’accompagnement, il a rencontré de nombreuses personnes qui ont été victimes d'abus, notamment au sein de l'Église.

Entretien avec Thomas Semel, autre prêtre participant à la rencontre avec le Pape

“Nous l'avons trouvé très intéressé, très ouvert, mais aussi très encourageant et fortifiant.”

La rencontre de ce mardi 25 juin au matin à la résidence Sainte-Marthe, le lieu d’habitation du Pape au Vatican, s'est déroulée dans une «atmosphère particulière»: «En tant que prêtres qui ont eux-mêmes vécu des abus, nous sommes dans une situation difficile dans l'Église. Dans l'idéal, nous devrions être invisibles, car nous ne cessons de rappeler ce sujet à notre entourage. En Allemagne, les gens quittent l'Église par dizaines de milliers à cause de ce sujet. Et nous rappelons sans cesse que ce sujet n'est pas réglé», explique le père Liudger Gottschlich dans un entretien avec Radio Vatican.

Ainsi, de manière générale, ces prêtres ne reçoivent souvent pas un grand soutien ou un appui dans l'Église, «mais plutôt le souhait que nous soyons invisibles», poursuit l'ecclésiastique avant d'ajouter: «C'est ce que rapportent également les confrères que nous avons rencontrés ici. Cet entretien avec le Pape aujourd'hui était différent. C'était une autre exception. Nous nous sommes rendus dans son salon privé. C'était une conversation très intime, une conversation très familière. Nous l'avons trouvé très intéressé, très ouvert, mais aussi très encourageant et fortifiant. C'est quelque chose qui ne se fait pas partout dans nos diocèses par l'intermédiaire des supérieurs. Cela a été une exception particulière aujourd'hui».


Les encouragements du Pape

De retour en Allemagne, le prêtre se souviendra de ces encouragements du Pape à poursuivre ces missions: «L'une est le travail avec les personnes concernées. Le Pape nous a fortement encouragés à faire fructifier nos propres blessures pour le travail pastoral et à essayer, dans la mesure du possible, d'agir de manière curative. Il nous a fortement encouragés en cela. Et en même temps, cette rencontre a aussi montré une fois de plus qu'il est nécessaire de ne pas devenir muet, de ne pas se laisser à nouveau museler, mais de garder ce thème en éveil dans l'Église».

Il est souvent affirmé que les abus se produisent en grande partie dans les familles et que l'Église ne représente que quelques pourcents. Et puis viennent les clubs sportifs et autres. Une vision trop réductrice pour le prêtre allemand: «Car si je pense théologiquement, c'est faux. L'Église, ce sont tous les baptisés, et ceux qui ont abusé étaient également tous des baptisés. C'est pourquoi ce thème de l'abus dans l'Église est beaucoup plus vaste et nous ne pouvons pas simplement le diviser entre les familles et les autres parties de la société. Nous devons faire face à cette responsabilité en tant qu'Église pour les nombreuses personnes concernées». C'est également ce qu'il retient de l'entretien avec François comme encouragement, ajoute-t-il.

Une demande pour tous

En guise de conclusion, le père Gottschlich a lui aussi un conseil pour tous les fidèles: «N'ayez pas peur d'aller vers les personnes concernées par les abus. Je pense que c'est le plus gros problème: lorsque les personnes s'ouvrent et racontent qu'elles ont été abusées, cela déclenche des peurs. Comment faire face à cela? Que fait-on? Est-ce qu'on les blesse à nouveau? Et la conséquence est que les personnes concernées sont alors très seules, très isolées et se sentent abandonnées. C'est cette peur que je veux dissiper. Aller vers eux et leur demander: “de quoi as-tu besoin?“ Et ensuite, les victimes et les personnes concernées par les abus diront elles-mêmes ce que l'on peut faire. Mais s'il vous plaît, surmontez votre peur».


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25 juin 2024, 15:53