Des Palestiniens dans les ruines du camp de Nousseirat Des Palestiniens dans les ruines du camp de Nousseirat  (AFP or licensors)

Le Pape exhorte à acheminer urgemment l’aide humanitaire à Gaza

Saluant l’initiative conjointe de la Jordanie, de l’Égypte et des Nations unies sur l’aide humanitaire à la bande de Gaza, François a exhorté après la prière de l’Angélus la communauté internationale à faire tout son possible pour apporter tout le soutien nécessaire à la population palestinienne. Il a encouragé les initiatives de paix, rappelant la rencontre il y a dix ans au Vatican entre les chefs palestinien et israélien en vue de favoriser une coexistence pacifique de leurs deux peuples.

Xavier Sartre – Cité du Vatican

«J’encourage la communauté internationale à agir urgemment, par tous les moyens, pour secourir la population de Gaza épuisée par la guerre». Détachant et soulignant «urgemment», le Pape François lance un nouvel appel en faveur des civils palestiniens pris dans le piège de la guerre entre Israël et le Hamas depuis huit mois, dans la bande de Gaza. «Les aides humanitaires doivent pouvoir arriver à qui en a besoin, et personne ne peut l’empêcher», ajoute le Saint-Père devant les milliers de fidèles réunis place Saint-Pierre venus réciter la prière de l’Angélus. Il salue ainsi l’initiative du roi de Jordanie, du président égyptien et du secrétaire général des Nations unies, une conférence internationale mardi 11 juin en Jordanie.

Avoir le courage de faire la paix

Si cette réunion n’a pas d’autre but affiché que de favoriser le soutien matériel à une population exsangue, elle s’inscrit dans un cadre global visant à parvenir à une cessation du conflit. Or, «pour faire la paix, il nous faut du courage» relève François qui évoque le dixième anniversaire de «l’Invocation de la paix» qui eut lieu dans les jardins mêmes du Vatican, le 8 juin 2014, en présence du président israélien d’alors, Shimon Peres et du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. «Cette rencontre témoigne du fait que se serrer la main est possible» et qu’il faut donc «plus de courage que pour faire la guerre».

 

D’où l’encouragement du Pape «aux négociations en cours entre les parties, même si ce n’est pas facile», reconnait-il. «Je souhaite que les propositions de paix, pour le cessez-le-feu sur tous les fronts et pour la libération des otages, soient acceptées tout de suite pour le bien des Palestiniens et des Israéliens».

Sur le terrain, l’heure n’est pas aux négociations ni à l’apaisement. Ce samedi, l’armée israélienne a libéré quatre otages retenus prisonniers depuis le 7 octobre dernier. Le Hamas annonce que 274 personnes, sans préciser s’il s’agit de combattants ou de civils, ont été tuées durant cette opération dans le camp de réfugiés de Nousseirat. Selon l’ONU, des enfants figureraient parmi les victimes. Ce dimanche, les forces armées israéliennes poursuivaient leur bombardement du territoire palestinien. Selon des sources médicales, quatre membres d’une même famille ont été tués et plusieurs blessés à Al-Darraj, un quartier de la ville de Gaza.

Soutenir les efforts de paix en Ukraine

Dans ses saluts après l’Angélus, l’évêque de Rome n’oublie pas l’Ukraine et son «peuple martyrisé»: «plus il souffre, plus il aspire à la paix» affirme-t-il. Là aussi, il encourage «tous les efforts réalisés pour que la paix puisse être construite le plus tôt possible avec l’aide internationale». Pointant un groupe d’Ukrainiens présents sous ses fenêtres et qui agitent des drapeaux, François lance: «Nous sommes proches de toi». Il a aussi deux mots pour des enseignants ukrainiens venus de Kiev et du lycée Saint Jean-Paul II, qu’il encourage «dans leur mission éducative en ces temps difficiles et douloureux». Enfin, il a une pensée, comme depuis plusieurs semaines maintenant, pour la Birmanie déchirée par la guerre civile.

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09 juin 2024, 12:57