Le Pape invite les mouvements ecclésiaux à servir avec humilité
Marie José Muando Bubualo – Cité du Vatican
L'évêque de Rome à émis le vœu que la synodalité, thème de leur rencontre, devienne un «style ecclésial partagé», tout en restant une manière permanente d'agir dans l'Église. Et pour y parvenir, l’Eglise a besoin d’un changement de chacun de ses membres; d'une véritable conversion. Dans son message, le Pape a mis l’accent sur la «conversion spirituelle», une voie pour cheminer dans la synodalité, avec l’unique protagoniste du synode, «l’Esprit Saint qui nous aide à agir selon la pensée de Dieu; à surmonter toute forme de fermeture et à cultiver l’humilité». Le Pape a développé ces trois vertus synodales, expliquant leur impact dans la recherche d’un changement intérieur en vue d’obtenir des résultats durables. Il a évoqué combien le saint Pape Paul VI ainsi que le Concile Vatican II, ont été à l’origine de la reprise du chemin synodal au sein de l’Église latine, à travers la création du Secrétariat du Synode des évêques. François a indiqué l’inclusion qu’apporte le cheminement paroissial, diocésain et universel dans la synodalité comme voie à suivre pour atteindre des résultats durables. En effet les attitudes à assumer passent par «les vertus synodales», à savoir: penser selon Dieu, surmonter toute fermeture et cultiver l’humilité. En ce qui concerne toute grande décision à prendre au sein de l'Église, François a invité les participants à se demander tout d'abord si la pensée et la volonté de Dieu sont respectées.
La tentation du «cercle fermé»
Mettant ensuite en garde contre la tentation du «cercle fermé», le Pape a souligné combien former un «cercle fermé» est contraire au message de Jésus qui est ouvert à toutes les nations. Le défi à relever, a expliqué le Saint-Père, est de «dépasser ce que pense notre cercle» et de «sortir des enclos» dans lesquels il y a le risque de rester prisonniers. «La synodalité nous demande de regarder au-delà des barrières avec grandeur d'âme, de voir la présence de Dieu et son action même chez des personnes que nous ne connaissons pas, engagés dans des missions qui nous sont inconnues». François a ainsi invité à conserver un cœur ouvert vers l’expérience des autres.
Synodalité et humilité
Pour le Pape, la conversion spirituelle doit partir de l’humilité qui est la porte d’entrée pour toutes les vertus. «Cela me rend triste quand je trouve des chrétiens qui se vantent», a déploré le Pape, faisant ensuite remarquer «l'orgueil et l'arrogance infiltrés en nous». D'où cette demande de la grâce de revenir à la conversion, à l’humilité. «Seuls les humbles, en effet, accomplissent de grandes choses dans l'Église, parce que ceux qui sont humbles ont des fondations solides, basées sur l'amour de Dieu, qui ne faillit jamais, et donc ils ne cherchent pas d'autre reconnaissance.» La conversion spirituelle à l’humilité est aussi fondamentale pour construire une Église synodale en valorisant les autres et en accueillant leur contribution; en faisant ressortir non pas leur propre «je» mais le «nous» de la communauté. L’humilité évite les divisions, surmonte les tensions, contribue à des projets partagés et trouve la joie de servir tout en évitant la frustration et le ressentiment, a fait savoir le Saint-Père.
Vivre la synodalité à tous les niveaux, est vraiment impossible sans humilité. L'évêque de Rome a réitéré la place de l'humilité au sein des mouvements ecclésiaux: «ils doivent servir l’Église, ils ne sont pas en eux-mêmes un message, une centralité ecclésiale; ils sont là pour servir». François a terminé son discours tout en souhaitant que sa réflexion soit utile dans le cheminement des mouvements ecclésiaux sur le chemin synodal. Il les a invités au discernement, précisant que les mouvements fermés ne sont pas ecclésiaux et n’ont pas leur place au sein de l’Église.
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