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Le Pape et la délégation du Patriarcat œcuménique de Constantinople, ce vendredi 28 juin 2024. Le Pape et la délégation du Patriarcat œcuménique de Constantinople, ce vendredi 28 juin 2024.  (Vatican Media)

Le Pape aimerait se rendre à Nicée pour les 1700 ans du Concile

Lors d'une audience avec la délégation du Patriarcat œcuménique de Constantinople à l'occasion de la fête des saints Pierre et Paul, François a rappelé l'anniversaire du premier concile œcuménique l'an prochain et remercié Bartholomée pour son invitation à le célébrer ensemble là où il s'est déroulé. La volonté commune et ferme d'aller vers l'unité est réaffirmée. François appelle à renouveler l'invocation de 2014 pour la paix en Terre Sainte.

Marie Duhamel – Cité du Vatican

«L'histoire actuelle nous montre de manière tragique la nécessité et l'urgence de prier ensemble pour la paix». Dix ans après leur pèlerinage commun à Jérusalem et après que François et Bartholomée ont invoqué la paix au Proche-Orient depuis les jardins du Vatican, le Pape souligne l’exigence impérieuse de la prière pour que la guerre en cours en Terre Sainte «prenne fin, que les chefs d'État et les parties en conflit retrouvent le chemin de la concorde et que tous se reconnaissent comme des frères

Le Pape François a partagé sa préoccupation pour le Proche-Orient mais aussi pour les autres conflits en cours, en particulier pour la guerre qui se déroule dans «l'Ukraine martyrisée», avec les membres de la délégation du Patriarcat œcuménique de Constantinople, reçus vendredi 28 juin en audience, et venus à Rome pour assister à la célébration des saints Pierre et Paul, en la basilique Saint-Pierre ce samedi 29 juin. Une visite qui leur sera rendue le 30 novembre à Istanbul pour la célébration de la Saint-André.

Le Jubilé pour annoncer notre espérance

Aux frères du Patriarcat, François demande de prier avec lui pour parvenir à la paix, mais aussi d'accompagner et de soutenir par leurs prières l’année de grâce que sera le Jubilé.

Le Jubilé, explique François, est une ancienne tradition de l’Église catholique à laquelle il a décidé de souscrire car «à une époque où tant d'hommes et de femmes sont prisonniers de la peur de l'avenir, l'Église a pour mission d'annoncer Jésus-Christ "notre espérance" (1 Tm 1,1), toujours, partout et à tous». La devise de l’année sera d’ailleurs, précise-t-il, «Pèlerins de l'espérance».

Visite espérée du Pape là où se déroula le Concile de Nicée


L'année 2025 marquera également le 1700e anniversaire du premier Concile œcuménique de Nicée, «un événement capital» dont François espère que le souvenir «renforcera chez tous les croyants dans le Christ Seigneur la volonté de témoigner ensemble de la foi et l'aspiration à une plus grande communion». Le Pape se félicite déjà des réflexions engagées par le Patriarcat œcuménique et le dicastère pour la Promotion de l'unité des chrétiens pour commémorer ensemble cet anniversaire. À une invitation de son «frère bien aimé» Bartholomée à se rendre près du lieu où le concile s’est réuni en 325, François dit espérer pouvoir faire ce voyage «que je désire tant».

Le Pape qui remonte le fil de l’histoire. Il évoque le nouvel élan qu’apporta la rencontre entre saint Paul VI et Athénagoras, il y a 60 ans à Jérusalem, au rapprochement et à la pacification des relations entre leurs deux Églises, après «des siècles d’éloignement mutuel». Ce fut, dit François, «un signe de grande espérance qui ne cesse d’inspirer». C’est d’ailleurs pour commémorer le 50e anniversaire de leur rencontre que François et Bartholomée se sont rendus dans la ville trois fois sainte. Ils y ont réaffirmé leur engagement à continuer à marcher ensemble vers l'unité pour laquelle le Christ Seigneur a prié le Père, «afin que tous soient un» (Jn 17, 21).

Avancer vers la pleine communion

Leur volonté «ferme» d’avancer ensemble vers le rétablissement «de la communion dans la légitime diversité» reste inchangée, souligne le Pape. Il se dit d’ailleurs certain d'interpréter également les sentiments de son Frère bien-aimé, en répétant ce vendredi que «le dialogue entre nos Églises ne comporte aucun risque pour l'intégrité de la foi, au contraire, c'est une exigence qui découle de la fidélité au Seigneur et qui nous conduit à la vérité tout entière (cf. Jn 16, 13), à travers un échange de dons, sous la conduite de l'Esprit Saint». Et François d’encourager le travail de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l'Église catholique et l'Église orthodoxe, afin que soient dépassées «les disputes purement académiques». Le Pape espère qu’ils se mettront à l'écoute docile de ce que l'Esprit Saint dit à la vie de l'Église, et que ce qui a déjà été étudié et convenu sera pleinement mis en œuvre au sein des communautés et dans les lieux de formation.

Le Pape rend enfin grâce à Dieu pour l'amitié fraternelle qui s'est développée avec le patriarche de Constantinople, qui a permis en autre de nombreuses occasions de collaboration concrète entre leurs deux «Églises sœurs» sur des questions de «grande importance pour les Églises et pour le monde», telles que la protection de la création, la défense de la dignité humaine et la paix. 

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28 juin 2024, 11:25