«Agir avec la création, c’est vivre une foi incarnée dans la chair souffrante», dit le Pape
Augustine Asta - Cité du Vatican
«Quand sommes-nous vraiment croyants, en quoi consiste avoir la foi?» C’est la question de départ qui sous-tend la réflexion du message du Pape François à la faveur de la célébration de la Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création le 1er septembre prochain. Pour y apporter une réponse claire, le Saint-Père a noté comme le dit saint Paul que «nous sommes croyants parce que l’amour même de Dieu a été "répandu dans nos cœurs". Par conséquent, l’Esprit est maintenant, véritablement, "une première avance sur notre héritage" (Ep 1, 14), comme une provocation à vivre toujours tendus vers les biens éternels, selon la plénitude de l’humanité, belle et bonne, de Jésus», a-t-il affirmé. Poursuivant, le Pape a souligné que «l’Esprit rend les croyants créatifs, proactifs dans la charité. Il les introduit dans un grand cheminement de liberté spirituelle, non exempt cependant de lutte entre la logique du monde et la logique de l’Esprit, qui portent des fruits opposés (cf. Ga 5, 16-17)».
Message d’espérance, d’amour et de charité
Pour François, être conduit par l’Esprit Saint c’est aussi vivre dans l’espérance chrétienne. Car «pour l’homme nouveau qui vit dans l’Esprit, le destin de gloire est déjà certain, malgré la perspective de la mort physique». En prélude à cette Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création, le Pape a clairement précisé que «l’existence du chrétien est une vie de foi qui opère dans la charité et déborde d’espérance dans l’attente du retour du Seigneur dans la gloire».
Face aux difficultés de la vie, guerres fratricides, violences et autres injustices, l’évêque de Rome recommande aux fidèles d’être optimistes et de garder la foi. «L’espérance rend possible le fait de rester ferme dans l’adversité, de ne pas se décourager dans les tribulations ou face à la barbarie humaine. L’espérance chrétienne ne déçoit pas, mais elle ne trompe pas non plus» a-t-il déclaré. S’inspirant toujours de saint Paul qui décrit les souffrances humaines comme une «détresse, une angoisse, une persécution, la faim, le dénuement, le danger», le Successeur de Pierre trouve alors que «l’espérance est une lecture alternative non pas illusoire mais réaliste de l’histoire et des événements humains, du réalisme de la foi qui voit l’invisible». Cette espérance, écrit t-il, «est une attente patiente, comme chez Abraham qui ne voyait pas» .
Espérer et agir avec la création
L’obéissance à l’Esprit d’amour change radicalement l’attitude de l’homme, l’accompagne dans la vie et guide ses pas sur le chemin de la charité. C’est pourquoi l'évêque de Rome pense que «espérer et agir avec la création signifie vivre une foi incarnée qui sait entrer dans la chair souffrante et pleine d’espérance des personnes, en partageant l’attente de la résurrection des corps à laquelle les croyants sont prédestinés dans le Christ Seigneur. Une vie qui devient chant d’amour pour Dieu, pour l’humanité, avec et pour la création, et qui trouve sa plénitude dans la sainteté».
La course effrénée vers les nouvelles technologies et en particulier l’intelligence artificielle inquiète le Saint-Père qui estime également que «espérer et agir avec la création signifie avant tout unir les forces et, en cheminant avec tous les hommes et les femmes de bonne volonté, contribuer à repenser la question du pouvoir humain, de sa signification et de ses limites». Le Pape a aussi demandé aux chrétiens de changer leurs cœurs dans «l’attente pleine d’espérance et persévérante du retour glorieux de Jésus».
François a terminé son message en évoquant la question de la sauvegarde de la création, qui selon lui «n’est donc pas seulement une question éthique mais aussi éminemment théologique qui engage le chrétien à promouvoir la justice et la paix dans le monde, y compris à travers la destination universelle des biens».
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