Angélus: annoncer l’Évangile dans la communion et la sobriété de vie
Christian Losambe, SJ – Cité du Vatican
La question de l’envoi en mission des disciples par Jésus s’inscrit au cœur de l’Évangile proposé en ce 15e dimanche du Temps ordinaire de l’année liturgique B (Mc 6, 7-13). Comme l’a souligné le Pape François dans son exhortation qui a précédé la prière de l’Angélus, Jésus les envoie, non pas seuls, mais deux par deux avec une instruction, celle de ne prendre qu’avec eux le nécessaire. S’appuyant sur cette image, l’évêque de Rome a invité les milliers de fidèles rassemblés place Saint-Pierre à la communion et à la sobriété qui sont, selon lui, «des valeurs importantes pour notre vie chrétienne et pour notre apostolat, des valeurs indispensables pour une Église vraiment missionnaire, à tous les niveaux».
L’annonce de l’Évangile exige de nous la sobriété
«On n’annonce pas seul l'Évangile, mais ensemble, en communauté», a fait savoir François au début de son exhortation de ce dimanche. Et pour cela, a-t-il poursuivi, «il est important de savoir rester sobre»; une sobriété qui doit s’observer aussi bien dans l’usage des choses que dans les pensées et les sentiments. «Savoir être sobre dans l'usage des choses, en mutualisant les ressources, les compétences et les dons, en se passant du superflu - qui te rend esclave, pour être libre et pour que chacun ait ce dont il a besoin pour vivre dans la dignité et pour contribuer activement à la mission; et ensuite être sobre dans les pensées et les sentiments, en abandonnant ses propres visions partielles, ses idées préconçues et ses rigidités qui, comme des bagages inutiles, alourdissent et entravent le chemin, pour favoriser plutôt la confrontation et l'écoute, et rendre ainsi le témoignage plus efficace», a expliqué le Saint-Père.
Prenons à titre d’exemple ce qui se passe dans nos familles ou dans nos communautés, le Souverain pontife a fait remarquer que, quand on fait avec le nécessaire - même avec peu, avec l’aide de Dieu, «on arrive à avancer et à tomber d’accord, en partageant ce qui existe, en renonçant tous à quelque chose et en se soutenant mutuellement» (cf. Ac 4, 32-35). Et ceci est déjà une «annonce missionnaire», avant et même plus que les mots, a-t-il souligné, «parce qu'elle incarne la beauté du message de Jésus dans le concret de la vie». De ce fait, une famille ou une communauté qui vit de cette manière «crée en effet autour d'elle un milieu riche d'amour, dans lequel il est plus facile de s'ouvrir à la foi et à la nouveauté de l'Évangile, et dont on sort meilleur, plus serein».
L’individualisme et l’envie effritent nos relations
En revanche, a poursuivi François, si chacun suit sa propre voie, si ce qui compte, ce sont les choses - qui ne sont jamais suffisantes -, si l'on ne s'écoute pas les uns les autres, si l'individualisme et l'envie prévalent, «l'air devient lourd, la vie difficile, et les rencontres deviennent davantage une occasion d'agitation, de tristesse et de découragement que de joie» (cf. Mt 19, 22). Ainsi, le Saint-Père a invité les fidèles réunis place Saint-Pierre à cultiver «la communion, l'harmonie entre nous et la sobriété, des valeurs importantes pour notre vie chrétienne, des valeurs indispensables pour une Église vraiment missionnaire, à tous les niveaux».
«Demandons-nous donc: est-ce que je ressens la joie d'annoncer l'Évangile, d'apporter, là où je vis, la joie et la lumière qui naissent de la rencontre avec le Seigneur? Pour cela, est-ce que je m’engage à marcher ensemble avec les autres, à partager avec eux des idées et des compétences, avec un esprit ouvert et un cœur généreux? Enfin, est-ce que je sais cultiver un style de vie sobre et attentif aux besoins de mes frères et sœurs?», a interrogé l’évêque de Rome au terme de sa catéchèse dominicale, demandant ainsi à Marie, Reine des Apôtres, «de nous aider à être de vrais disciples missionnaires dans la communion, l'harmonie et la sobriété de vie».
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