Rimini: le Pape invite à revenir à l’essentiel pour défendre la paix et la fraternité
Jean-Charles Putzolu – Cité du Vatican
L’homme existe pour aimer, parce qu’il est aimé par Dieu et sa mission terrestre est de répandre cet amour autour de lui. Pour aimer cependant, il faut savoir aller à l’essentiel, il faut savoir être un «chercheur» ou un «mendiant» de l’essentiel. Le Pape a lancé cette exhortation dans son message adressé aux participants du 45e meeting de Rimini pour l’amitié entre les peuples, qui se tient cette semaine dans la ville côtière de l’Adriatique. Le rendez-vous a pour thème cette année: "Si nous ne sommes pas à la recherche de l’essentiel, alors que cherchons-nous?"
Le vent glacial de la guerre
En développant sa réflexion, le Saint-Père, dans le message signé par le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d'État du Saint-Siège, est parti d’un constat sombre: l’époque complexe dans laquelle nous vivons, ses nombreux défis à relever, le contexte de violence, «les vents glaciaux de la guerre», l’urgence climatique, les injustices et «une mutation anthropologique sans précédent», sont autant d’éléments susceptible d’entretenir «un sentiment d’impuissance», de pousser au renoncement jusqu’à en perdre de vue «la signification de l’existence».
Face à cela, une question est inévitable: «Y a-t-il une chose pour laquelle il vaille la peine de vivre et espérer?» François s’est attaché depuis le début de son pontificat à souligner combien les résistances, les épreuves, les chutes des hommes et des femmes constituent en réalité un appel afin que le cœur de chacun s’ouvre à la rencontre avec Dieu, afin que chacun prenne conscience de qui il est, de son prochain et de la réalité, a rappelé le cardinal Parolin.
La métaphore de l'alpiniste
La métaphore qu'a choisi le Successeur de Pierre pour illustrer la nécessité de retourner à l’essentiel est celle d’un alpiniste qui devant la paroi rocheuse doit se libérer du superflu pour escalader la montagne plus rapidement. C’est ainsi que le l’on peut prendre conscience que la valeur de l’existence humaine ne réside pas dans les éléments matériels, dans les succès obtenus, dans la compétition. Au contraire, la valeur de la vie est enracinée dans la relation avec l’autre, dans l’amour du prochain, dans l’amitié avec Dieu; en d’autres termes, dans la confiance et l’espérance que cette amitié avec le Très-Haut procure sans jamais faiblir. «Nous sommes aimés, et c’est la vérité essentielle», a souligné le Pape dans son message adressé à l’évêque de Rimini, Mgr Nicolò Anselmi, à l’occasion du rassemblement riminien du mouvement ecclésial "Communion et libération".
La foi est l'essentiel
François invite donc à revenir à l’essentiel qui n’est autre que la foi en Jésus-Christ: «Seul le Seigneur sauve notre humanité fragile et, dans l’adversité, nous fait faire l’expérience d’une joie autrement impossible. Sans ce point d’ancrage, la barque de notre vie serait abandonnée aux vagues et risquerait de couler». L’être humain est destiné à faire de sa vie «un instrument d’amour, de miséricorde et de compassion» pour relever le défi d’une paix qui apparait impossible. Il doit devenir un acteur responsable du changement, un collaborateur actif de la mission de l’Église pour créer des espaces où il soit possible de voir la présence du Christ et pouvoir le toucher. L’engagement commun, a conclu l’évêque de Rome, est en mesure de générer un monde nouveau, dans lequel faire triompher l’amour dans le Christ, pour la planète entière devienne «le temple de la fraternité».
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