Aux jésuites de Singapour, François parle des vocations et des défis de l'Asie
Salvatore Cernuzio - Envoyé à Singapour
L’évêque de Rome est arrivé aujourd'hui dans le micro-État insulaire pour la quatrième et dernière étape de son 45e voyage apostolique, après sa dernière rencontre à Dili avec les jeunes du Timor oriental. Sa première journée à Singapour a été marquée par un temps de repos, à l'exception de la rencontre que le Pape François a voulu consacrer à ses frères jésuites, la troisième du voyage en Asie du Sud-Est et en Océanie. La première avait eu lieu à Jakarta, le 4 septembre, avec 200 jésuites; la seconde mardi, à Dili, avec une quarantaine de membres de la Compagnie de Jésus.
Une rencontre en famille
Dans une salle du Centre de retraite Saint-François-Xavier, situé sur une colline à une demi-heure du cœur de la ville et des quartiers commerciaux de Singapour, qui sera la résidence du Pape pour cette dernière étape du voyage, 25 jésuites de différents âges attendaient le Pape. Principalement des résidents de Singapour, mais aussi d'autres régions, et notamment de Malaisie. «Il y avait des jeunes, dont un récemment ordonné, et des plus anciens, et quelques malades. Le Pape a été très tendre avec eux», a déclaré aux médias du Vatican le père Antonio Spadaro, sous-secrétaire du dicastère pour la Culture et l'Éducation, membre de la suite pontificale et présent à la rencontre de cet après-midi. L’échange «a duré une heure, comme d'habitude. Et comme d'habitude, ce fut une rencontre très cordiale, fraternelle, avec des jésuites travaillant dans un lieu qui est aussi un lieu de frontière.... Ensuite, le Pape a voulu ajouter d'autres choses. Il semblait ne pas vouloir se détacher de cette atmosphère très intime et familiale».
Les photos, diffusées par le père Spadaro lui-même sur son compte X, montrent un Pape souriant et détendu. Selon le prêtre, le Saint-Père a immédiatement laissé place aux questions. Et les sujets étaient nombreux et exigeants, à commencer par les défis qui attendent l'Église en ce temps et sur ces terres. «Le Pape a clairement indiqué que la foi doit entrer dans les défis humains et a souligné l'importance de l'Asie aujourd'hui en tant que continent clé», a expliqué le père Spadaro. «Les jésuites sont donc appelés à vivre dans ce lieu qui présente des défis très particuliers».
Le «défi» de la prière et le témoignage du père Arrupe
Le rappel par le Pape de l'importance de la prière, qui est aussi «un défi», celui de «toujours affronter les défis posés par la société avec un esprit de prière en suivant le modèle du père Pedro Arrupe», a également été fort. Pedro Arupe, jésuite d'origine espagnole, a été supérieur général de la Compagnie de 1965 à 1983, puis proclamé serviteur de Dieu et sa cause de béatification est en cours. «Le Pape François a évoqué à plusieurs reprises la figure de ce grand père général et a déclaré qu'il était très proche de lui et désireux de parvenir à cette béatification et à cette canonisation».
Vocations et formation
Les thèmes pastoraux n'ont pas manqué non plus au cours de l'entretien. «Le Pape a surtout parlé des vocations et du fait que, par exemple, les vocations sont aussi présentes, c'est-à-dire qu'il y a des gens, des jeunes qui veulent entrer dans la vie religieuse mais qui sont parfois effrayés par la formation. Mais François a recommandé de ne pas baisser le niveau d’exigence», a expliqué le Père Antonio Spadaro. «En ce sens, a-t-il ajouté, le rappel de l'importance d'une formation approfondie et adéquate pour les défis de notre temps a été positif».
François n’a pas faite de bilan des trois visites effectuées (Indonésie, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Timor oriental) au cours du voyage apostolique qui va bientôt s'achèver. «Il est encore trop tôt», a précisé le sous-secrétaire du dicastère pour la Culture et l'Éducation. La priorité du Pape a été de laisser de la place aux questions des différents jésuites présents: «Il a posé des questions et il a absolument voulu rester à l'écoute de leurs besoins et de leurs questions».
L'exemple de Matteo Ricci
Dans la conversation, outre la figure du père Arrupe, celle de Matteo Ricci, le grand apôtre jésuite de la Chine, a également émergé. «Il s'agit d'une autre figure de référence», a souligné le père Spadaro, «parce qu'il a été un point de repère pour les jésuites dans cette région».
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