Le Pape aux Théatins: une maison accueillante se construit dans la communion
Myriam Sandouno - Cité du Vatican
De retour à Rome après son 45ème voyage apostolique, le plus long depuis le début de son pontificat, effectué en Indonésie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au Timor oriental et à Singapour, le Pape a repris ce matin avec ses audiences au Vatican. François a reçu ce samedi 14 septembre les participants au pèlerinage promu par les Clers réguliers théatins, à l'occasion du cinquième centenaire de la profession solennelle de saint Gaétan de Thiène (fondateur de l’ordre des Théatins 1480-1547) et de ses premiers compagnons, prononcée dans la basilique Saint-Pierre de Rome, le 14 septembre 1524. À cette époque, la basilique vaticane se présentait autrement, les vœux solennels des premiers Théatins, «n'ont pas été prononcés dans un bâtiment parfait et complet comme nous le voyons aujourd'hui, mais pratiquement dans un grand chantier», a rappelé le Pape. «Voilà à quoi ressemblait la basilique vaticane en 1524», a-t-il lancé.
Une histoire commence: «Ce fut le début de votre Institut religieux, né pour pratiquer et promouvoir "la vie commune et le service Dieu envers ses frères", et pour contribuer à la réforme de l'Église à travers l'auto-réforme, sur le modèle de la première communauté apostolique», a-t-il renchérit.
Le renouveau
La démolition progressive de l'ancien édifice constantinien, devenu inadapté aux besoins du peuple de Dieu, pour en construire un nouveau, a été évoqué par l’évêque de Rome. François a expliqué à ses hôtes que «même lorsque les travaux avançaient lentement, et que les fonds étaient rares, ou que les plans n'étaient pas tout à fait clairs, nous nous sommes mis au travail, parce que la communauté grandissait; et les structures précédentes n'étaient plus suffisantes».
Telle une image, a-t-il souligné, «qui nous aide à réfléchir sur la nécessité, de rester fidèles à notre mission, d'emprunter des chemins courageux de renouvellement, en restant fondés sur l'ancien, certes, mais en étant en même temps prêts à démolir ce qui n'est plus nécessaire pour construire du neuf (cf. Lc 5, 36-39), dociles à l'Esprit et confiants dans la Providence».
La communion
Une maison accueillante ne se construit pas seule, mais ensemble, en communauté, en valorisant la contribution de tous. Le Pape l’a clairement fait savoir lors de cette audience, mettant en évidence le travail effectué à Saint-Pierre par des artistes célèbres, des artisans qualifiés et une multitude d'ouvriers. Sans oublier ces hommes et femmes, engagés dans les tâches les plus humbles, unis dans un même effort pour donner vie au nouvel édifice.
Le service
Dans cette «usine», a-t-il poursuivi, les plus beaux projets n'auraient pas vu le jour si des personnes, retroussant leurs manches, ne s'étaient pas mises au travail. «Les bonnes intentions restent stériles si nous ne nous mettons pas concrètement au service les uns des autres, avec humilité, bonne volonté et esprit de sacrifice». Et saint Gaétan en est un exemple, avec les nombreuses œuvres de charité qu'il a promues, dont certaines sont encore vivantes aujourd'hui. Comme mentionné dans les Saintes Écritures, Jésus enseigne qu’il «est venu non pas pour être servi, mais pour servir et donner sa vie (cf. Mc 10, 45)». Le Pape a invité les participants à observer la beauté de la basilique, à se regarder les uns les autres, tout en se souvenant que «le bâtiment dans lequel nous nous trouvons est un symbole: la réalité, c'est nous».
François a exhorté toute la Famille théatine à accueillir avec joie, dans le Jubilé d'aujourd'hui, des intentions de renouveau, de communion et de service, en suivant l'exemple de saint Gaétan. «Je vous remercie pour le travail que vous accomplissez. Je vous bénis et je prie pour vous ! Et s'il vous plaît, priez aussi pour moi», a conclu l’évêque de Rome.
La statue de saint Gaétan de Thiène
Dans le cadre de la célébration du 500e anniversaire de la fondation des Théatins, le 28 août, une grande statue de saint Gaétan Thiene a été transportée de l'église paroissiale de Hamrun, à Malte, à la basilique Sant'Andrea della Valle, à Rome. Le jeudi 12 septembre, la sculpture est arrivée en procession solennelle dans la basilique Saint-Pierre et a été placée à gauche de l'autel de la confession.
Œuvre en papier mâché du sculpteur maltais Carlo Darmanin, qui l'a achevée en 1885, la statue représente une vision mystique survenue en 1517, dans laquelle la Vierge Marie remet l'Enfant Jésus entre les mains de saint Gaétan. Pour la première fois en près de 140 ans d'histoire, la statue a quitté Malte, où le saint est très vénéré. Aujourd'hui, elle retourne à la basilique Sant'Andrea della Valle et le 30 septembre, elle sera ramenée à Hamrun.
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